Le chef d’orchestre et entrepreneur néerlandais André Rieu, aujourd’hui âgé de 75 ans, a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires record d’un peu moins de 73 millions d’euros. Il en résulte un bénéfice net de 18,5 millions d’euros, contre 17 millions l’année précédente. Il se verse aujourd’hui un dividende de 37 millions d’euros, comme le montrent ses états financiers. Avec ses interprétations d’œuvres classiques populaires, il se produit avec son Johann Strauss Orchestra dans le monde entier et jouit d’une renommée internationale auprès d’un large public. M. Rieu vit avec sa femme à Maastricht, dans un château du XVIe siècle. Il a deux fils qui ont rejoint l’entreprise. Cette dernière emploie 40 techniciens et domestiques en plus des 80 membres de l’orchestre. En janvier, son spectacle sera présenté au Sportpaleis d’Anvers.
Rieu est violoniste de formation et a étudié au conservatoire de musique de Bruxelles. En 1987, il a créé son propre orchestre Johann Strauss ; le jour de l’an 1988, ils ont joué ensemble pour la première fois. En 1994, son CD « Strauss and Co » a connu un succès retentissant aux Pays-Bas. Sa grande percée a eu lieu en 1995. Pendant la mi-temps du match de football opposant l’Ajax au Bayern de Munich, il joue « Second Waltz ». Toute la légion orange chante à tue-tête. C’est le début d’une carrière mondiale au cours de laquelle il a popularisé la musique classique d’une manière accessible.
L’année dernière, ses concerts ont représenté un chiffre d’affaires de 64 millions d’euros, dont 22 millions aux Pays-Bas. Il tire l’essentiel de ce chiffre d’affaires néerlandais des concerts qu’il donne au Vrijthof de Maastricht. Les redevances ont représenté 6,8 millions d’euros. La vente d’ours en peluche, de porte-clés, de puzzles et de tasses à café a rapporté 0,7 million d’euros.
Lorsqu’il part en tournée internationale, il fait appel à sa propre agence de voyage pour emmener ses fans. Les spectacles de Rieu sont en quelque sorte des fêtes populaires. Il y a quelques mois, dans l’hebdomadaire Libelle, il expliquait pourquoi il avait créé son propre orchestre. « J’ai senti très vite : ça, jouer dans un orchestre classique, je ne veux pas continuer à le faire. Je n’aimais tout simplement pas ça. Un orchestre comme celui-ci, c’est un peu un monde de fonctionnaires. Tout le monde est très sérieux, on ne rit pas, on ne soupire pas. J’ai maintenant mon propre orchestre et avec moi, tout est possible, vous voyez ? L’intention de la musique classique est souvent de montrer : « Regardez comme nous sommes bons ». C’est élitiste. Mais je veux rendre mon public heureux, je veux qu’il prenne du plaisir – c’est la chose la plus importante pour moi. La musique classique est une affaire d’émotions. Je veux qu’ils pleurent. Et deux minutes plus tard, qu’ils rient, dansent et applaudissent, puis qu’ils pleurent à nouveau. Vous ne m’entendrez jamais dire : « Cette composition date de 1294 et bla bla bla ». C’est comme ça qu’on enlève toute émotion. Non, je sais que les sons peuvent aller droit au cœur et c’est ainsi que je joue ». Vous pouvez en voir un exemple dans la vidéo ci-dessous.