Column Bart Versluys: L’avenir de notre côte belge ? Plus que du sable et de la morosité…

Ces dernières semaines, certains médias ont publié des articles sur la côte belge qui donnent une image extrêmement négative et partiale. On y parle de vieillissement irréversible, de logements inabordables et même de l’idée absurde d’abandonner certaines parties de la Côte. Ces scénarios apocalyptiques sont non seulement trompeurs, mais aussi préjudiciables à une région en plein développement. La réalité, c’est que la Côte possède des atouts insoupçonnés, tant sur le plan économique qu’écologique et social. Au lieu de sombrer dans le catastrophisme, il faut une vision constructive de l’avenir, dans laquelle les jeunes et les moins jeunes ont leur place, et dans laquelle l’investissement et l’innovation sont les clés de la réussite.



Le vieillissement ? Une opportunité avant tout

L’un des principaux arguments des rapports négatifs est le vieillissement de la population côtière. C’est oublier commodément que le vieillissement n’est pas un problème exclusif de la Côte, mais une évolution générale de la Belgique et même de l’Europe occidentale. L’âge moyen augmente partout, dans les villes et les villages, de l’intérieur des terres à la côte. Il s’agit d’une réalité démographique structurelle, qui se produit non seulement ici, mais aussi dans le monde entier. De plus, attirer des résidents plus âgés dans les régions côtières n’est pas un déclin, mais une évolution naturelle qui est considérée au niveau international comme une opportunité économique. Regardez les belles villes côtières des États-Unis et de l’Espagne. Toutes ces régions côtières attirent les retraités depuis des décennies et ont vu naître de nouvelles économies autour des soins de santé, de l’hôtellerie, de l’immobilier et des loisirs. Ces régions ont déjà compris que le vieillissement n’est pas une malédiction, mais une opportunité. Elles se sont engagées dans cette transformation et ont construit des piliers économiques solides autour d’elle. En revanche, ce qui est considéré comme un moteur économique dans ces régions étrangères est encore trop souvent perçu comme « un problème » plutôt que comme une opportunité en Belgique. Il s’agit là d’une idée fausse. Bien sûr, l’offre de logements doit rester diversifiée. Mais au lieu de dépeindre injustement la Côte comme une région grise et stagnante, il est temps de reconnaître que ce groupe de résidents co-investit, consomme et contribue à l’économie locale et nationale. Une vision équilibrée implique évidemment de s’intéresser à la fois aux jeunes familles et aux personnes âgées, et ce sans polarisation.

Des logements abordables ? S’atteler à une politique de permis efficace

Bien sûr, la Côte doit aussi rester attractive pour les jeunes familles et les travailleurs. Mais au lieu de préconiser des solutions gouvernementales unilatérales, nous devrions envisager des réformes structurelles qui encouragent le marché privé à contribuer plus rapidement et plus efficacement à la construction de logements abordables, par exemple. Le vrai problème n’est pas un manque de volonté ou d’initiative dans le secteur de l’immobilier, mais une politique d’octroi de licences inapplicable, lente et complexe qui bloque en grande partie les investissements.
Depuis des années, le secteur de la construction demande au gouvernement de travailler ensemble à des solutions, mais la réponse reste souvent bureaucratique et sirupeuse. Au lieu que le gouvernement fournisse lui-même des logements (sociaux), ce qui représente un coût énorme pour le contribuable à long terme, il faudrait déployer beaucoup plus d’efforts pour faciliter une politique d’autorisation flexible et transparente, permettant au secteur privé de répondre plus rapidement et plus efficacement aux énormes défis en matière de logement sur la Côte et, par extension, dans l’ensemble de la Belgique. La transparence avec des accords clairs et réalisables et un cadre juridique plus flexible et plus sûr résoudraient déjà beaucoup de choses. Après tout, il est tout à fait possible de créer des logements abordables sans augmenter la charge fiscale si les réglementations offrent les bonnes incitations. Il ne s’agit pas d’augmenter les
Il ne s’agit pas d’augmenter les subventions ou l’intervention de l’État, mais de mettre en place des politiques plus réfléchies qui encouragent l’esprit d’entreprise au lieu de l’entraver.

Des défis climatiques sur la côte ? Pas de raison de paniquer, mais des raisons d’agir

L’élévation du niveau de la mer est souvent utilisée comme un argument ultime pour justifier le pessimisme autour de la côte belge. Mais là encore, la nuance fait défaut. Après tout, le gouvernement flamand travaille depuis des années sur des techniques de protection avancées telles que les dunes surélevées, les digues renforcées et la récupération stratégique du sable. Ce n’est ni nouveau ni exceptionnel. Les Pays-Bas prouvent depuis des décennies qu’une protection adaptative des côtes est possible avec une vision et des investissements adéquats. L’idée que la côte belge devrait être « abandonnée » est tout simplement absurde. La protection physique de notre côte est une réalité et elle est constamment améliorée. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de défis, mais plutôt qu’il y a des solutions. Et ces solutions requièrent des investissements et une vision, pas des propos alarmistes. Une autre pierre d’achoppement importante sur la côte est l’actuelle loi sur la copropriété qui, dans de nombreux cas, empêche le renouvellement à haute pression du patrimoine côtier vieillissant. Cela va à l’encontre de la nécessité absolue de rendre nos bâtiments plus durables et plus efficaces sur le plan énergétique à l’avenir. Une modernisation en profondeur de cette législation est cruciale et devrait figurer en bonne place dans l’agenda de nos décideurs politiques. Mais là encore, malheureusement, un silence assourdissant s’est installé depuis des années….

De la réflexion sur les problèmes à l’action orientée vers les solutions

Une grande partie des médias, des journalistes, des rédacteurs en chef, des experts et des professeurs feraient bien de sortir de leur cocon retranché, fondé sur des opinions et des perceptions négatives essentiellement subjectives et biaisées. Pour chaque étude qui affirme qu’il y a « un problème » à la côte belge, il y en a au moins deux autres qui brossent un tableau plus positif et plus nuancé. Pourtant, nombreux sont ceux qui choisissent de s’enliser dans ce seul rapport critique, alors que des analyses plus larges et plus objectives ne reçoivent que peu d’attention. Cela en dit long sur la manière dont certains sujets sont mis en lumière de manière unilatérale dans les médias aujourd’hui.

La Belgique compte plusieurs centaines d’entreprises de classe mondiale, des entreprises pionnières dans tous les secteurs, qui se distinguent par une vision selon laquelle « chaque problème a une solution ». Pourtant, dans le paysage médiatique et académique belge, il semble que la règle soit plutôt de chercher un nouveau problème pour « chaque solution ». Ce réflexe est non seulement contre-productif, mais il entrave également le progrès économique et social. Je prône donc la nuance, une vision positive. Nous ne reculons pas devant les défis, mais nous considérons chaque défi comme une occasion de renforcer, et non de saper, notre prospérité et notre économie communes.

La côte, catalyseur du dynamisme économique et social

L’avenir réside dans une coopération constructive entre le gouvernement et le secteur privé, où des accords clairs et des cadres transparents conduisent au progrès. Et non dans un système où le gouvernement veut tout résoudre lui-même, sapant ainsi involontairement de précieuses initiatives privées. Au cours des dernières décennies, la côte belge a prouvé à maintes reprises qu’elle était résiliente et dynamique. C’est une région magnifique qui attire de nombreux Belges comme lieu de repos et de détente avec leurs amis et leur famille.

N’hypothéquons pas cet avenir prometteur en nous accrochant frénétiquement au négativisme, mais pensons positivement à l’avenir en capitalisant sur les nombreuses opportunités qui se présentent. Cela demande du courage, de la vision et une politique qui ne s’enlise pas dans la bureaucratie et la surréglementation. La côte belge a tous les atouts pour être et rester une région moderne, dynamique et économiquement forte. En investissant dans le développement durable, dans des infrastructures tournées vers l’avenir et dans un équilibre sain entre la vie, le travail et les loisirs, nous pouvons créer un environnement où les jeunes et les moins jeunes se sentent chez eux.

Bart Versluys
Entrepreneur en série