
L’entreprise de purification d’eau cotée en bourse Ekopak a, par mesure de précaution, supprimé de ses résultats 2024 les chiffres des recettes provenant du contrat controversé ‘WaterKracht’. L’hydroélectricité était censée être le fer de lance de la croissance future de la jeune entreprise. Ce projet de prestige dans le port d’Anvers, représentant un investissement de plus de 100 millions d’euros, était censé traiter les eaux usées de 600 000 Anversois d’ici 2025 pour les utiliser comme eau de refroidissement pour l’industrie locale. Mais l’affaire s’est soldée par une mauvaise communication et donc par des pertes. À la bourse aujourd’hui, les actions ont perdu près de 15 %. L’entreprise a vu sa valeur totale passer de 266 à 100 millions d’euros. Sur cette somme, 70 millions d’euros sont à charge de Marc Coucke, qui contrôle 42 % de l’entreprise. Le petit investisseur qui est entré dans Ekopak lors de l’introduction en bourse de 2021 a vu la valeur de l’action diminuer de moitié, passant de 14 à 7 euros. Et Marc Coucke voit son profil d’entrepreneur volontariste encore écorné.
Ekopak retire les chiffres de WaterKracht « après un examen approfondi de tous les facteurs par souci de prudence » de ses résultats pour 2024. En conséquence, le chiffre d’affaires pour 2024 passe de 55,5 millions d’euros à 47,6 millions d’euros. La perte se creuse de -7 à -12,2 millions d’euros. L’entreprise affirme qu’elle dispose de liquidités suffisantes. Mais elle prévient que dans certains scénarios, tels que la réduction des recettes ponctuelles ou la croissance supplémentaire des services de l’eau nécessitant un préfinancement, les réserves de liquidités peuvent être réduites et, dans certains cas, peuvent même créer un déficit de liquidités. « Dans ces scénarios, il peut y avoir une incertitude matérielle quant à la capacité d’Ekopak à poursuivre les activités en cours », a déclaré l’entreprise, ajoutant qu’elle devrait alors rechercher de nouveaux capitaux, ce qui entraînerait une perte de valeur supplémentaire pour les actions existantes.
Waterkracht est une collaboration entre Ekopak, la société intercommunale anversoise Water-Link et la société d’investissement flamande PMV. Cependant, la mise en œuvre du projet est incertaine et entachée d’un manque de communication. En septembre 2022, Ekopak a déclaré que les négociations sur Waterkracht étaient dans la « phase finale ». Il y a quelques jours, l’échevin anversois des finances et président de PMV, Koen Kennis (N-VA), a déclaré qu’« à ce jour », aucune décision ne lie « formellement ou définitivement » Water-Link au projet hydroélectrique d’Ekopak. Près de trois ans après son lancement, on ne sait toujours pas si Ekopak sera en mesure de mettre en œuvre son projet principal, qui aurait dû commencer cette année. Le site web Apache a ensuite annoncé qu’Ekopak avait en fait abandonné le projet et n’avait été réintégrée que sous la pression politique de la N-VA.
Le petit investisseur qui a acheté des actions Ekopak à 14,70 euros l’unité le premier jour de cotation a depuis perdu près de la moitié de son dépôt. De nombreux regards sont tournés vers Marc Coucke, qui est souvent suivi comme un timonier dans les opérations boursières. Le journal boursier De Tijd a ensuite dressé un bilan négatif de ces opérations boursières de Coucke. « Ekopak n’est pas la seule jeune et petite entreprise dans laquelle Coucke a investi, mais qui est impitoyablement punie pour ses maladresses (de communication) après l’introduction en bourse », peut-on lire. En 2015, M. Coucke a investi dans Mithra, la société pharmaceutique basée à Liège qui a failli faire faillite en raison des scandales de François Fornieri. Alychlo, le holding de Coucke, est également actionnaire d’Unifiedpost, le spécialiste de la facturation électronique qui est entré en bourse en 2020. Unifiedpost a perdu plus de 80 % de sa valeur depuis son introduction en bourse. Le constructeur néerlandais d’e-bus Ebusco, également coté en 2020, est devenu aujourd’hui une action d’un centime, qui vaut encore 33 millions d’euros en bourse. M. Coucke s’est également intéressé à l’entreprise pharmaceutique Hyloris. L’administrateur délégué Stijn Van Rompay a dû revoir ses comptes à la suite des commentaires de la FSMA, qui a ensuite émis de « sérieux doutes » quant aux informations fournies par la société au marché. Hyloris est aujourd’hui cotée plus de 40 % plus bas que lors de son introduction en bourse il y a cinq ans. « En tant qu’investisseur majeur, Coucke peut bénéficier de son expérience, de son réseau et de ses mandats au sein du conseil d’administration. Cela permet à Alychlo de se retirer à temps si une entreprise s’enfonce dans les douves par amateurisme ». Selon le journal boursier, les petits investisseurs se retrouveront alors avec les morceaux.