
Le groupe textile et chimique Beaulieu International Group (BIG), détenu par la famille De Clerck originaire de Flandre occidentale, ne versera à nouveau aucun dividende pour l’exercice 2024. En 2023, les actionnaires familiaux ont toutefois perçu un dividende de 100 millions d’euros, mais il s’agissait d’une distribution basée sur les bénéfices reportés de 2022. En 2021, un superdividende de 400 millions d’euros avait encore été distribué. Pour l’exercice 2024, le dividende sur les bénéfices sera supprimé, comme en 2023. L’année dernière, l’entreprise a enregistré une perte nette de 11 millions d’euros au niveau du groupe, contre une perte de 0,6 million d’euros en 2023. Les fonds propres du groupe passent de 730 à 708 millions d’euros. La famille voit sa fortune retomber à 935 millions d’euros et perd ainsi son statut de milliardaire.
Dans une note explicative accompagnant les chiffres, la direction de BIG indique que 2024 a été une année difficile, marquée par une faible croissance mondiale, des prix élevés des matières premières et une hausse des coûts salariaux en Belgique. Dans le même temps, la concurrence s’est encore intensifiée, notamment en raison des importations bon marché en provenance d’Asie et du Moyen-Orient. Le chiffre d’affaires consolidé a augmenté de 22,9 millions d’euros pour atteindre 1,98 milliard d’euros. Soit une augmentation de 1,2 % par rapport à 2023. La division Polymers a connu une forte croissance, en particulier au cours du premier semestre, grâce aux perturbations logistiques et aux tensions géopolitiques qui ont limité les importations européennes de polymères. Au cours du second semestre, cette division a toutefois subi la pression d’un ralentissement plus général dans le secteur chimique. Chez Flooring Solutions, on a observé une nette tendance vers les revêtements de sol souples moins chers, au détriment des revêtements de sol durs plus coûteux.
En raison de frais de restructuration et d’amortissements hors trésorerie de 38,7 millions d’euros, l’exercice s’est clôturé sur une perte nette exceptionnelle de 11,1 millions. L’entreprise poursuit sa restructuration et continue de céder des actifs. Récemment, l’usine de textiles techniques de Comines, dans le Hainaut, a été vendue à la société d’investissement allemande RCP. Selon BIG, les 194 employés du site conserveront leurs conditions de salaire et de travail et la direction actuelle restera en place. L’année dernière, l’usine de fils à Komen et l’usine de gazon synthétique à Oostrozebeke, entre autres, ont été cédées ou fermées. À l’heure actuelle, outre son siège social à Waregem, Beaulieu possède encore des sites de production à Menin (stratifié), Oostrozebeke (fils pour gazon synthétique et feutre aiguilleté), Wielsbeke (fibres et vinyle coussiné) et Kruisem (fibres).
BIG s’attend à une volatilité persistante jusqu’en 2025, notamment en raison d’éventuelles barrières commerciales et d’incertitudes géopolitiques. Jean-Baptiste De Ruyck, PDG : « 2025 sera une année de transition et de poursuite des réformes. Cela exigera de l’engagement, de la coopération et du dévouement à nos objectifs communs. Mais BIG dispose d’une base solide sur laquelle s’appuyer. »