
Pour ceux qui en douteraient encore, les échecs sont toujours d’actualité. Ce soir, la bourgmestre d’Anvers Els Van Doesburg et le milliardaire Marc Coucke, entre autres, affronteront Garry Kasparov, 62 ans, le grand maître d’échecs le plus controversé au monde, au Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers. Pour Marc Coucke, cela pourrait être une revanche 18 ans après leur première rencontre. En 2007, Coucke avait perdu, mais il s’était bien défendu. Ce n’est pas très connu, mais l’entrepreneur, aujourd’hui âgé de 60 ans, était un joueur d’échecs prometteur dans sa jeunesse. Coucke affirme lui-même qu’il n’est plus en grande forme en tant que joueur d’échecs. Mais un vieux renard perd peut-être ses poils, mais pas ses ruses. Coucke a cherché et trouvé des conseils auprès de ChatGPT et chess.com. Il ouvrira avec le pion en E4. Puis il passera à la défense française classique : pion en E6.
Ce soir, Kasparov jouera en une seule manche contre 20 adversaires, parmi lesquels des entrepreneurs, des personnalités publiques et cinq enfants. Bart De Wever est également invité, mais il jouera probablement à un autre niveau à ce moment-là. Marc Coucke n’est pas un novice sur l’échiquier. Dans sa jeunesse, il a été membre du Koninklijke Oostendse Schaakkring (club d’échecs royal d’Ostende) et du Koninklijke Gentse Schaakkring (club d’échecs royal de Gand). Il a participé à des tournois de clubs et interclubs classiques, mais aussi à des tournois internationaux. Selon lui, une bonne formation aux échecs est également un avantage dans le monde des affaires.
Garry Kasparov a grandi à Bakou, capitale de l’ancienne République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan (RSS) qui faisait partie de l’URSS, l’Union soviétique. Son père est juif, sa mère arménienne. À 22 ans, il bat le grand maître russe Anatoli Karpov dans un duel légendaire pour le titre mondial. Son combat contre Deep Blue, le superordinateur d’IBM, en 1997, est tout aussi légendaire. Il perd, après avoir battu un ordinateur l’année précédente. Son jeu d’échecs n’est pas sans impact personnel. Ainsi, sa rivalité avec Karpov, qu’il bat six fois sans jamais perdre, n’est pas seulement sportive, mais aussi politique. Karpov est un fervent défenseur de l’establishment soviétique, tandis que Kasparov se profile comme un penseur indépendant et un défenseur des régimes démocratiques.
En 2005, Kasparov met fin de manière inattendue à sa carrière de joueur d’échecs professionnel. Il souhaite se consacrer entièrement à la politique russe, plus précisément à l’opposition à Vladimir Poutine. Il fonde le Front civil uni, un mouvement qui milite pour des réformes démocratiques et des élections libres en Russie. En 2007, il tente de se présenter à l’élection présidentielle, mais le régime de Poutine l’empêche de se porter officiellement candidat. L’ancien grand maître d’échecs ne se sentant plus en sécurité en Russie, il déménage à New York. Il y poursuit ses activités de conférencier et d’auteur.