Marnix Galle s’étouffe sur les tours Proximus

225 millions d’euros. C’est la somme que le promoteur immobilier coté Immobel, propriété de Marnix Galle, devait investir dans la rénovation et la reconversion des deux tours Proximus à Bruxelles. Mais aucun entrepreneur n’a voulu commencer les travaux pour ce montant. Les trois plus grands entrepreneurs bruxellois, Besix, CFE et CIT Blaton, ont présenté une offre commune de plusieurs dizaines de millions de plus. Immobel a alors décidé de jeter l’éponge et d’abandonner complètement le projet. Le promoteur a ainsi dû enregistrer une perte de 48 millions d’euros.



La société publique Proximus a décidé de vendre ses deux tours emblématiques à la mi-2021, une décision en partie motivée par Corona et la forte croissance du travail à domicile. L’objectif était de réduire l’espace de bureaux de 105 000 à 40 000 mètres carrés. Après un appel d’offres, c’est Immobel qui a obtenu le contrat. Proximus s’est engagée à vendre son siège à Immobel pour 143 millions d’euros au plus tard en décembre 2023, et à louer ensuite une partie de l’immeuble de bureaux rénové. Dans la deuxième tour, Immobel devait fournir 300 logements et 100 chambres d’étudiants, dans le cadre de la revitalisation du quartier Nord. La rénovation devait être achevée à la fin de l’année 2026.

Cependant, la hausse des prix des matériaux de construction et l’augmentation des taux d’intérêt ont mis des bâtons dans les roues. Le budget proposé de 225 millions d’euros s’est avéré irréalisable. En décembre 2023, Immobel et Proximus avaient déjà prolongé leur accord. Immobel confirme finalement l’accord au plus tard le 21 août 2024. Dans le même temps, l’entreprise s’est engagée à effectuer un paiement irrévocable de 30 millions d’euros à Proximus. Avec la décision actuelle, elle a définitivement perdu ces 30 millions d’euros, ainsi que 18 millions d’euros de frais encourus à partir de 2023.

Immobel fait valoir que l’ensemble de l’opération laisserait l’entreprise trop endettée. Proximus est également en difficulté. À la fin de l’année dernière, l’entreprise a déjà transféré son personnel dans des bureaux temporairement meublés dans l’immeuble de bureaux Boreal, situé à proximité. Elle doit maintenant payer des taxes d’inoccupation élevées pour ses tours vides à la gare du Nord. Dans un communiqué de presse, la société de télécommunications indique qu’elle envisage d’autres scénarios pour son siège et qu’elle entamera des discussions avec les parties intéressées « afin de garantir une valeur économique pour l’avenir ». La question est de savoir si les conditions actuelles du marché le permettront.