Le milliardaire portuaire Fernand Huts a transféré le mois dernier son domicile du comté britannique du Kent au village de Tonco, près d’Asti, dans le Piémont, en Italie. Fernand Huts s’est domicilié en 2013 dans le comté du Kent, où il possède un domaine. Il explique qu’il a déménagé non pas pour des raisons fiscales, mais parce qu’il est anglophile et qu’il aime la chasse. L’année précédant son déménagement, il est devenu propriétaire du château de Parrin à Vrasene, près de Beveren, dans la province de Flandre orientale, où il devrait normalement résider. Il a néanmoins déménagé dans le Kent. Récemment, le gouvernement du premier ministre socialiste Keir Starmer a annoncé la réduction des avantages fiscaux accordés aux non-Britanniques au Royaume-Uni. Depuis lors, les personnes fortunées quittent le Royaume-Uni à un rythme soutenu. Un peu plus tôt, l’agence de presse Bloomberg a rapporté que Frédéric de Mévius, membre du conseil d’administration d’AB InBev, venait de rentrer en Belgique après avoir quitté Londres. Le gouvernement italien, quant à lui, attire les personnes fortunées grâce à des allègements fiscaux. Ceux qui s’enregistrent en Italie paient un impôt forfaitaire annuel de 200 000 euros sur les revenus étrangers. Plusieurs Belges fortunés se seraient donc récemment installés dans le nord de l’Italie, dont Fernand Huts. Il s’est installé près de la ville d’Asti, berceau du célèbre vin italien Barbera, et a acheté pour ses fils plusieurs anciens presbytères qu’il a rénovés en maisons d’habitation.
Pour maîtriser le déficit public, le gouvernement du travailliste Keir Starmer réduit les nombreux avantages fiscaux accordés aux résidents d’autres nationalités résidant au Royaume-Uni. La mesure la plus radicale a été la suppression du régime dit des « non-dom » au début du mois. En vertu de ce régime fiscal, en vigueur depuis 1799, les résidents étrangers au Royaume-Uni ne devaient pas payer d’impôts sur leurs revenus étrangers pendant 15 ans. Le Belge Frédéric de Mévius vient lui aussi de quitter Londres pour s’installer en Belgique, où il vivait depuis plus de dix ans. Fernand Huts, pour sa part, cherche depuis longtemps à réduire au maximum la pression fiscale. Ainsi, sa collection d’art « The Phoebus Foundation » est ancrée sur l’île offshore de Jersey. Les entreprises y vivent en franchise d’impôt. Les dividendes, les intérêts et les redevances y sont également perçus en franchise d’impôt. « La construction de Jersey est bénéfique et légale. Il serait donc surprenant de ne pas y avoir recours. Ma fondation est élaborée selon le concept anglo-saxon, conformément à la stricte loi de Jersey. Je ne connais aucun collectionneur belge qui ait créé une fondation belge pour sa collection. Il est possible qu’il y en ait », nous avait dit Huts il y a quelques années.
Il est également apparu que Huts possède 43,5 % de la zone franche Zonamerica en Uruguay, un pays d’Amérique centrale. Cette zone fiscale située à Montevideo, la capitale de l’Uruguay, s’étend sur 18 000 m² et abrite 350 entreprises, qui emploient plus de 10 000 personnes. Zonamerica a été la première zone franche d’Uruguay à tomber dans le giron du secteur privé. La société de Fernand Huts, Cotton Nation, est présente dans plus de 40 pays à travers le monde. Fernand Huts lui-même affirme qu’il respecte toutes les législations et qu’il n’enfreint aucune loi.