NOUVEAU – La saga Euronav fait de Marc Saverys un nouveau milliardaire

Le holding Saverco a clôturé l’année 2023 avec un bénéfice net de 102 millions d’euros, dont 64 millions reviennent à la famille Marc Saverys, propriétaire de Saverco. Les fonds propres de la holding attribuables à la famille Saverys continuent d’augmenter pour atteindre 962 millions d’euros. Avec Saverco, Saverys contrôle, entre autres, la compagnie maritime CMB. Celle-ci a réalisé un bénéfice de 294 millions d’euros pour 2023 et verse un dividende de 242 millions d’euros à sa société mère. Et cette société mère, Saverco, pourrait bien utiliser cet argent. La lutte acharnée pour le contrôle du groupe Euronav a fait grimper les dettes à long terme de Saverco à 3 milliards d’euros, contre 1,2 milliard l’année précédente. Un nouveau calcul porte le patrimoine de Marc Saverys et de ses trois fils à 1,02 milliard d’euros. Il rejoint ainsi la liste des 46 milliardaires belges, où il est en compagnie, entre autres, de son frère Nicolas, qui contrôle la société de transport de gaz Exmar.



En 2023, Marc Saverys s’est engagé dans une rude bataille pour le contrôle d’Euronav avec son rival norvégien, l’armateur John Fredriksen. L’enjeu de cette bataille est la rentabilité impressionnante de la compagnie de transport maritime Euronav dans un contexte de crise énergétique et de guerre en Ukraine. Marc Saverys et John Fredriksen ont pris des participations d’environ 25 % chacun dans Euronav par l’intermédiaire de leurs sociétés respectives CMB et Famatown. Saverys a emprunté 500 millions de dollars pour acheter des actions Euronav. En fin de compte, il a pu prendre le contrôle d’Euronav, mais en échange, il a dû vendre une partie de sa flotte à Frederiksen. Alexander Saverys, PDG et fils de Marc, a choisi de renouveler et d’écologiser la flotte d’Euronav. Les anciens pétroliers ont été remplacés par de nouveaux navires fonctionnant à l’hydrogène. L’avenir nous dira si ce choix était judicieux.

Alexander Saverys a déjà l’économie de son côté. Au deuxième trimestre 2024, Euronav a pu augmenter son bénéfice à 184,4 millions de dollars, contre 161,8 millions de dollars l’année précédente. La transformation d’Euronav bat son plein », a déclaré le PDG Alexander Saverys. « Nous avons achevé la vente d’anciens pétroliers, pris livraison et commandé de nouveaux navires ». Au cours de ce processus, Euronav a également acquis CMB.Tech, la branche énergie verte du holding maritime CMB, à la fin de l’année 2023. Dans le cadre de cette réorientation stratégique, Euronav change de nom pour devenir CMB.Tech et se concentrer entièrement sur l’énergie verte. Cela fait un certain temps que tous les marchés maritimes n’ont pas été positifs. La demande continue de croître plus rapidement que l’offre de navires, et nous agrandissons constamment notre flotte. Nous profitons de la situation », a déclaré M. Saverys.

Le lourd endettement de Saverco n’est pas facultatif. Le groupe doit se conformer à un certain nombre de clauses restrictives qui font partie de son financement garanti des navires au niveau du groupe CMB. Par exemple, la trésorerie et les équivalents de trésorerie doivent être supérieurs à 20 millions de dollars à tout moment, la trésorerie et les équivalents de trésorerie doivent être supérieurs à 700 000 dollars multipliés par le nombre de navires détenus, la dette nette par rapport à la capitalisation totale ne doit pas dépasser 70 % et les capitaux propres du groupe ne doivent pas être inférieurs à 375 millions de dollars. Les revenus en espèces du groupe comprennent la vente des 24 navires d’Euronav à Fredriksen, 1.030 millions d’euros en 2023 et 1.260 millions d’euros au premier trimestre 2024, les paiements de dividendes d’Euronav et les produits supplémentaires de la vente de navires (plus anciens).

Marc Saverys contrôle Saverco avec ses trois fils. Le quatrième fils, Sebastiaan, ingénieur de formation, vit au Pérou et ne s’occupe pas des compagnies maritimes. Il développe le groupe Durabilis, un producteur de céréales et de fruits durables en Afrique et en Amérique latine. Ce n’est pas une mince affaire. Pour 2023, le groupe affiche une perte de 7 millions d’euros.