
Swen Vincke, créateur du jeu vidéo Baldur’s Gate 3, qui connaît un succès mondial, a réalisé l’année dernière un bénéfice net de 94 millions d’euros avec son studio irlandais Larian Studios. L’année précédente, avec le lancement de Baldur’s Gate 3, ce bénéfice s’élevait à 226 millions d’euros. Au cours des deux dernières années, Larian Studios a versé un dividende de 38 millions d’euros. Vincke contrôle 70 % de l’entreprise avec son épouse. Fin 2024, Larian Studio disposait d’une trésorerie de 315 millions d’euros. Vincke ne se laisse pas impressionner par ces chiffres. Avec Larian, il emploie plus de 460 personnes. Plutôt que de continuer à exploiter Baldur’s Gate 3, il recherche un système lui permettant d’assurer la continuité du travail de ces 460 personnes. Actuellement, il développe simultanément deux jeux avec Larian dans un modèle qui doit être réutilisable.
Baldur’s Gate 3 était le jeu vidéo le plus vendu au monde en 2023. Il a rapporté à l’entreprise un chiffre d’affaires de 428 millions d’euros. L’année dernière, ce chiffre d’affaires est tombé à 197 millions d’euros, ce qui reste impressionnant et représente tout de même un bénéfice de 94 millions d’euros. Dans le monde des jeux vidéo, on s’appuie sur les jeux à succès pour lancer des DLC, c’est-à-dire des « contenus téléchargeables ». Il s’agit alors de contenu supplémentaire qui peut être téléchargé moyennant paiement afin d’étendre ou d’enrichir un jeu existant. Le DLC peut prendre toutes sortes de formes, telles que de nouveaux niveaux ou mondes supplémentaires, de nouveaux personnages ou skins, des armes, véhicules ou équipements supplémentaires, des scénarios ou campagnes ou des bandes sonores. Mais Vincke ne veut pas en entendre parler. Cela rend peut-être les gens plus riches, mais pas plus heureux, dit-il. Il recherche plutôt le Saint Graal dans le développement des jeux vidéo.
Larian Studios existe depuis 1997 et a connu quelques années difficiles à ses débuts. Fort du succès de Baldur’s Gate 3, Vincke souhaite apprendre à assurer la continuité. Il utilise pour cela l’image d’une cascade. Un jeu vidéo est le résultat du travail créatif d’un petit groupe de personnes. Ce travail descend comme une cascade et est récupéré par un grand groupe de personnes qui le développent davantage. Mais une fois leur travail terminé, tout s’arrête parce que le petit groupe n’a pas encore fini de travailler sur un nouveau concept.
Vincke cherche donc une solution sous la forme d’un système rotatif. Avec Larian, il travaille au développement de deux jeux simultanés. Il s’agit d’un défi complexe et ambitieux, dit-il, et il est donc impossible de prédire quand ils pourront être lancés. L’objectif final est de développer un système qui soit réutilisable de manière rotative et qui continue de fonctionner, un peu comme une cascade sans fin. Il se donne quelques années pour y parvenir. Pour ce faire, il dispose d’installations de production à Gand, Québec (Canada), Kuala Lumpur (Malaisie), Londres (Royaume-Uni), Barcelone (Espagne) et Varsovie (République tchèque). L’année dernière, Larian a acheté des bureaux supplémentaires à Dublin et à Guildford (Royaume-Uni), pour un investissement d’un peu moins de 10 millions d’euros. Larian contrôle également une participation d’un peu moins de 20 % dans Digital Arts and Entertainment, la formation en jeux vidéo très réputée de Howest à Courtrai.