NOUVEAU – Philippe de Moerloose enchaîne les records (mais reste poursuivi par la justice)

Philippe de Moerloose (Photo: LD)

L’entrepreneur bruxellois Philippe de Moerloose a augmenté le chiffre d’affaires de son groupe SMT Holding de 15 % l’année dernière, pour atteindre un nouveau record de 1,48 milliard d’euros. Le bénéfice net est en légère baisse, passant de 42 à 44 millions d’euros. Le dividende passe de 12 à 13 millions d’euros. SMT Holding génère des revenus en vendant du matériel roulant lourd Volvo aux Pays-Bas, en Belgique, en Afrique et aux États-Unis. Entre-temps, trois enquêtes pénales sont en cours contre l’entrepreneur, en France, en Belgique et en Suisse. Il est soupçonné d’avoir blanchi de l’argent dans le cadre de dossiers de corruption avec le président congolais de l’époque, Joseph Kabilla. De Moerloose, quant à lui, n’est plus administrateur de ses sociétés d’exploitation.

SMT réalise son plus gros chiffre d’affaires aux États-Unis, avec 392 millions d’euros, suivi de l’Afrique, avec 367 millions d’euros, des Pays-Bas, avec 155 millions d’euros, et de la Belgique et du Luxembourg, avec 141 millions d’euros. Mais l’année dernière encore, Gotham City, média spécialisé dans la criminalité financière, annonçait qu’une « enquête criminelle contre inconnu » avait été ouverte en Suisse. Cette enquête judiciaire fait suite à une plainte pénale déposée en juillet 2022 par l’ONG Public Eye avec ses partenaires de la Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) et du Réseau panafricain de lutte contre la corruption (UNIS). Les accusations portaient sur de possibles délits de blanchiment d’argent public provenant de la République démocratique du Congo (RDC), pendant la présidence de Joseph Kabila, par la banque UBS. En 2012 et 2013, Philippe de Moerloose a reçu 19 millions de dollars d’origine douteuse sur ses comptes UBS à Genève et à Zurich. Philippe de Moerloose nie toutes les allégations.



Avec cette enquête en Suisse, trois enquêtes judiciaires sont désormais ouvertes en Europe, conséquence directe des révélations sur le Hold-up Congo, un dossier journalistique lancé en Belgique. En juin 2022, le parquet français a ouvert une enquête préliminaire pour « blanchiment et détournement de fonds publics avec circonstances aggravantes » en raison de la présence à Paris de la succursale internationale de la banque panafricaine BGFI, institution au centre des révélations sur le Hold-up Congo. Enfin, Philippe de Moerloose fait l’objet d’une information judiciaire pour « corruption d’agents publics étrangers », confiée par le parquet fédéral belge à un juge du Brabant wallon.