Le propriétaire de bâtiments et promoteur immobilier de Flandre occidentale Paul Gheysens a enregistré une perte de 199,5 millions d’euros pour les six premiers mois de cette année avec sa société Ghelamco. M. Gheysens a dû céder les actifs de son entreprise à un rythme accéléré pour garder la tête hors de l’eau sur le plan financier. La valeur du portefeuille immobilier est passée de 2 milliards à 1,3 milliard d’euros. Cette diminution de 700 millions d’euros n’a permis de réduire l’encours de la dette que de 1,5 à 1,1 milliard d’euros. En effet, Gheysens inscrit les projets à son bilan au prix de vente et non à la valeur de construction. Symbole de ces difficultés, la banque américaine Goldman Sachs est devenue propriétaire de la tour The Arc à Londres après que Gheysens n’a pas remboursé un prêt de 140 millions d’euros à la banque. Pour l’entrepreneur, The Arc était un immeuble de prestige dont il attribuait le succès à sa fille Marie-Julie. Il y reçoit de nombreux invités, dont des membres de la famille royale. La fortune de Paul Gheysens passe de 1,061 milliard d’euros à 861,5 millions d’euros. Gheysens acquiert son statut de milliardaire à l’été 2022.
La perte de l’Arc s’est soldée par une perte de 94 millions d’euros pour Ghelamco. Par ailleurs, Signal Capital Partners, basé à Londres, a repris le projet de bureaux UNIT dans la capitale polonaise Varsovie dans le cadre d’un refinancement de 50 millions d’euros. Dans le cadre de cette opération, la société a dû essuyer une perte de 39 millions d’euros. L’augmentation des taux d’intérêt a entraîné une perte supplémentaire de 46,5 millions d’euros. Ghelamco a également vendu des projets pour 157 millions d’euros. Il s’agit notamment de la vente du centre de données de la VUB et de l’UZ Brussel, Nexus, pour un montant de 55 millions d’euros. La vente du premier immeuble de bureaux Nova One on Campus West sur la rive gauche d’Anvers a rapporté 42 millions d’euros, et l’hôtel Pomme de Pin dans la station de ski française de Courchevel a rapporté 62 millions d’euros.
Paul Gheysens commente : « Bien que cette situation soit décevante à court terme, nous sommes une société axée sur le long terme et, au cours de nos 35 années d’existence, nous avons connu d’innombrables cycles de marché dont nous sommes toujours sortis plus forts (…) Tout bien considéré, le pire est peut-être maintenant derrière nous. »