Famille de Mévius [5]

Fortune € 3 423 560 000
Connu de AB Inbev
Activité Gestion de fortune
Résidence Londres
Position 5


La famille de Mévius est le plus petit des trois groupes familiaux actionnaires du géant de la bière AB Inbev. La richesse de la famille repose sur le mariage d’Eugène de Mévius avec Amélie Willems, l’une des deux filles Willems, actionnaires de la brasserie Stella Artois. De leur mariage sont nés trois enfants, dont deux filles. L’une de ces filles épouse un de Spoelberch, transférant ainsi un tiers de la fortune de la famille de Mévius à cet autre actionnaire majeur d’AB Inbev qu’est de Spoelberch. En effet, Adolphe de Spoelberch a épousé Elisabeth Willems, la sœur d’Amélie. C’est leur petit-fils Werner qui épousera une petite-fille de Mévius. Une deuxième fille épousera un rejeton de la noble lignée van der Straten Ponthoz. Mais cette seconde branche fusionnera et sera plus tard rachetée par Alexandre Van Damme, troisième actionnaire d’AB Inbev. Seul Grégoire de Mévius pourra transférer ses 17% dans le groupe brassicole à ses descendants mâles.

Le plus important d’entre eux est actuellement Frédéric de Mévius. Il dirige le holding Verlinvest. Celle-ci concentre les dividendes perçus par les familles de Spoelberch et de Mévius dans de nouveaux investissements dans des secteurs autres que les brasseries. Verlinvest représente aujourd’hui 2 milliards d’euros, mais pourrait devenir un holding de 5 milliards d’euros. Il y a quelques années, dans l’une de ses interviews assez extraordinaires, il a déclaré ce qui suit à ce sujet : « Si vous n’êtes qu’un financier, il vaut mieux confier vos actifs à un banquier et les investir. Vous pourrez alors prendre votre retraite pour le reste de votre vie et ne devrez payer que quelques frais. Chez Verlinvest, l’expérience est différente. Ici, nous nous asseyons autour de la table avec la famille pour prendre des décisions sur des dossiers concrets. Le conseil d’administration est l’organe où les décisions sont prises. Nous ne confions pas cette tâche à un comité d’investissement distinct. En ce sens, nous ne sommes pas un fonds classique. Nous sommes des entrepreneurs.

Malgré toute cette violence financière, de Mévius reste fidèle à ses racines organiques. Au sens littéral du terme. De Mévius encore : « Au Domaine de la Falize, le domaine de ma famille, j’ai appris à placer la barre professionnellement haut. En 2001, nous avons été confrontés à une pollution de la nappe phréatique due à des années de fertilisation par les nitrates. Avec mes cousins, nous avons alors conçu le projet de convertir 250 hectares de terres agricoles traditionnelles à la culture biologique. En cinq ans, nous voulions prouver que ce mode d’exploitation pouvait être aussi rentable que l’agriculture conventionnelle. Avec succès. En développant des débouchés locaux et en regroupant le tout sous une même marque – Terres de Renaissance – nous avons compensé la baisse de la récolte à l’hectare par un prix de vente plus élevé qu’auparavant. C’était un projet particulièrement beau. Aujourd’hui, nous sommes l’un des plus grands domaines d’agriculture biologique en Belgique.

2004 est l’année où AB Inbev entre en bourse, la valeur de la multinationale de la bière explosant. Immédiatement, c’est aussi une année charnière pour les familles Van Damme, de Spoelberch et de Mévius, les trois principaux actionnaires du géant de la bière AB Inbev. Trois ans plus tard, en 2007, Alexandre Van Damme, en tant que premier actionnaire individuel d’AB Inbev, devient le Belge le plus riche, suivi par les familles de Spoelberch et de Mévius. Van Damme conservera sa première place pendant 13 ans, sans se soucier de l’attention des médias. Mais en 2020, Corona s’attaque sans pitié au groupe brassicole AB Inbev. En bourse, la valeur d’AB Inbev s’effondre. Van Damme est éliminé de la première place par Eric Wittouck. Les familles de Spoelberch et de Mévius sont également durement touchées à cette époque.