D’Ieteren se targue d’avoir commencé son histoire avant même l’invention de l’automobile. En 1805, le charpentier néerlandais Jozef D’Ieteren décide de s’installer à Bruxelles et de créer un atelier de fabrication de voitures hippomobiles. Il devient immédiatement le logo du groupe.
Après la Première Guerre mondiale, Lucien D’Ieteren décroche les premiers contrats internationaux. Le groupe commence à construire des carrosseries pour des marques connues, telles que Minerva et Hispano-Suiza. Lorsque Henry Ford lance la production en série de voitures aux États-Unis, Lucien D’Ieteren se rend compte que l’époque du travail du métal lourd est révolue. Il passe partiellement de la fabrication à l’importation de voitures.
Après la Seconde Guerre mondiale, la famille construit une usine d’assemblage pour Studebaker à Forest. À partir de 1953, les Coccinelles Volkswagen sont également assemblées à Forest. C’est le début définitif de la croissance de D’Ieteren, qui devient l’un des principaux importateurs de voitures en Belgique. D’Ieteren est actuellement dirigé par Roland D’Ieteren qui représente la sixième génération.
Sous son impulsion, le groupe a acquis la société de location de voitures Avis Europe dans les années 1990. L’opération s’est avérée financièrement difficile, mais elle s’est achevée avec succès par l’introduction en bourse d’Avis Europe à Londres. Cette opération a été suivie plus tard par la prise de contrôle de la chaîne de magasins de verre automobile Carglass. La diversification dans la réparation et le remplacement du verre automobile est l’une des décisions les plus réussies de D’Ieteren au cours des dernières décennies. Grâce à l’acquisition en 1999 de Belron, l’entreprise à l’origine des marques Carglass et Autoglass, D’Ieteren est devenu le leader mondial du secteur. Belron a été le moteur de la croissance absolue de l’entreprise ces dernières années. Certains observateurs estiment que D’Ieteren ferait mieux de se défaire de toutes ses activités automobiles pour se concentrer sur la lucrative Belron. Mais aujourd’hui encore, Roland D’Ieteren, toujours discret, ne laisse pas voir ses cartes.
Heureusement, le dirigeant de D’Ieteren n’a pas tout misé sur Belron. En effet, en 2014, suite à la crise économique, les activités de la division en Grande-Bretagne ont chuté de 40 %. Une trentaine de points de service Belron ont également été fermés en Chine. Cela a entraîné une baisse des bénéfices de plus de 10 % par rapport aux résultats de 2013. Le chiffre d’affaires de D’Ieteren Auto a également légèrement baissé, raison pour laquelle l’entreprise prévoit de réorienter son réseau de distribution.
Belron s’est toutefois redressé et est resté au cœur du groupe D’Ieteren. En 2017, D’Ieteren a vendu une partie de Belron à la société d’investissement CD&R. Cette participation a été rachetée quatre ans plus tard par BlackRock. Avec le produit de cette vente à CD&R, la famille D’Ieteren a d’abord acheté la marque italienne d’ordinateurs portables Moleskine pour 506 millions d’euros. La rentabilité de Moleskine reste toutefois décevante. En 2021, les D’Ieteren ont acquis une participation minoritaire de 40 % dans le vendeur de pièces détachées pour chariots élévateurs, machines de construction et machines agricoles TVH Parts pour 1,2 milliard d’euros.
Roland D’Ieteren meurt d’une covidie en 2020 à l’âge de 78 ans. Son fils Nicolas dirige aujourd’hui le groupe.