En 2011, l’hebdomadaire Trends a choisi l’entreprise Medisch Labo Medina comme Super Gazelle pour la Flandre orientale. Les origines de l’entreprise remontent à 1978, date à laquelle elle a démarré avec le laboratoire clinique de Termonde. Après avoir repris en 1999 le laboratoire médical Medina à Aalter, dont le nom a également été hérité, Frederica Verheyden et son partenaire Gino De Raedt, qui contrôlent l’entreprise par l’intermédiaire de la société Straco, ont connu un véritable essor. D’autres reprises ont suivi : un laboratoire à Torhout en 2000, le MedianLab d’Alost en 2004, un an plus tard le Laboratoire médical et vétérinaire d’Oostakker, et enfin, en 2006, le Laboratoire ZOV de Brakel.
Avec un chiffre d’affaires de plus de 40 millions d’euros en 2013, il était l’un des plus grands acteurs de notre pays. Mais le secteur est en pleine mutation. Selon le rapport annuel de l’association professionnelle des biologistes cliniques, il y avait encore 166 laboratoires accrédités en 2010, soit neuf de moins qu’en 2008. Dans les années 1980, on en comptait encore un millier. Début 2011, Medhold, le numéro deux, a été racheté par l’australien Sonic Healthcare. Cette augmentation d’échelle se traduit également par une automatisation de plus en plus poussée, pour laquelle d’importants investissements ont été réalisés ces dernières années dans de nouveaux équipements médicaux. D’ici 2020, l’ensemble du groupe CMA-Medina pourrait afficher un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros et un bénéfice d’exploitation pouvant atteindre 100 millions d’euros.
Medina dispose d’un service de collecte de plus de 60 voitures, qui collectent le matériel (par exemple des échantillons de sang) et l’acheminent vers les laboratoires. Plus de 20 000 analyses sont effectuées chaque jour. Malgré son titre de Super Gazelle, l’entreprise préfère ne pas sortir de l’ombre. Nous sommes très heureux de cette récompense », déclare Nicolas Dequinnemaer, directeur général, à Trends. Mais nous craignons des problèmes si nous devions collaborer à un article ». Pour sa part, Gino De Raedt s’est constitué une petite fortune dans le secteur de la transformation des matières plastiques. Il était par exemple actionnaire de l’entreprise DW Packaging, qui produit des caisses de bière en plastique et qui a été vendue à un groupe britannique en 1995.
En 2015, il a été annoncé que le couple De Raedt-Verheyden avait acquis le groupe britannique Cedo. Cedo est le leader du marché européen de la production de sacs en plastique à usage domestique. Cedo emploie 2 000 personnes dans cinq usines, dont une au Vietnam et quatre en Europe. Cette acquisition a été suivie en 2018 par celle de l’activité horticole du groupe en difficulté Greenyard Foods. Pour cela, le couple a mis 120 millions d’euros sur la table. La même année, ils ont pris une participation majoritaire dans l’agence pour l’emploi Forum Jobs de Christian Dumolin (Koramic). En 2018, ils ont également perçu 194 millions d’euros de dividendes de leurs laboratoires médicaux.
En 2020, on a appris que les laboratoires médicaux de Straco fusionnaient avec leur homologue français Biogroup. Straco deviendra un actionnaire minoritaire du nouveau groupe franco-belge fusionné. L’opération est imminente. Non seulement parce que tout le secteur des laboratoires médicaux est en train de se consolider. Surtout parce que le couple a pompé environ 250 millions d’euros de dividendes des laboratoires belges au cours des deux dernières années. Cet argent n’est donc pas destiné au groupe de fusion français. Avec le fondateur de Biogroup, Stéphane Eimer, un biologiste clinicien, la famille d’entrepreneurs détiendra la majorité des actions de Biogroup. Le fonds de pension canadien Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est également au capital de Biogroup depuis 2018 et restera à bord. En France, Biogroup est déjà le plus gros acteur d’un marché qui représente un chiffre d’affaires annuel de 6 milliards d’euros. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros en 2018. Le marché belge représente quant à lui environ 1 milliard d’euros. La transaction, l’une des plus importantes de l’année dans notre pays, fera du groupe de laboratoires belgo-français combiné un acteur européen majeur aux côtés de l’allemand Synlab, du suisse Unilabs et de son homologue national et sectoriel Cerba, entre autres.
En 2022, le couple a révélé que la vente de ses laboratoires médicaux CMA-Medina lui avait permis de réaliser un bénéfice de 670 millions d’euros. Ce bénéfice a été réalisé après que 250 millions d’euros de dividendes ont été versés au couple par CMA-Media peu de temps avant la vente. La vente de leur groupe de laboratoires biomédicaux au français Biogroup a eu lieu à l’automne 2020 et Straco a prolongé son exercice jusqu’à la fin du mois de novembre 2021. Il a donc fallu attendre un certain temps avant de connaître le résultat. Dans les milieux de la gestion de fortune, on savait depuis longtemps que le couple avait rejoint le club restreint des milliardaires belges. Il est prévu de réinvestir une partie des bénéfices dans l’immobilier et le private equity. Le couple a une fille, Ann De Raedt.
