L’histoire d’Omega Pharma reste remarquable. À la fin des années 1980, le pharmacien Marc Coucke a fondé avec un ami une petite entreprise qui a commencé à vendre des shampooings aux pharmaciens à partir d’un garage. Aujourd’hui, après une série de coups d’éclat, l’entreprise est présente dans une quarantaine de pays à travers le monde et réalise un chiffre d’affaires d’un peu moins d’un milliard d’euros. Et Marc Coucke, qui a pris du galon avec son entreprise. Il est devenu, notamment grâce à ses amitiés avec les BV, au sponsoring cycliste et à sa participation à des émissions de télévision, le PDG le plus coloré de Belgique.
Omega Pharma a été la coqueluche de la Bourse de Bruxelles pendant de nombreuses années, mais l’actionnaire principal Marc Coucke n’a pas toujours été satisfait des nombreuses obligations liées à la cotation en bourse. En 2012, il a lancé, avec le fonds Waterland, une offre publique de rachat d’Omega Pharma et a retiré la société de la cote. L’offre valorise Omega Pharma à 873 millions d’euros, dont 50 % sont détenus par Marc Coucke. Comme tout le reste de la carrière de M. Coucke, l’offre publique d’achat n’est pas le fruit du hasard.
Un peu plus d’un mois après la sortie de la bourse, Omega Pharma a réalisé la plus grosse acquisition de son histoire. La société de Marc Coucke et du groupe d’investissement Waterland offre 470 millions d’euros en espèces pour le portefeuille européen de médicaments délivrés uniquement sur ordonnance (OTC) du géant pharmaceutique britannique Glaxo-SmithKline. Grâce à cette acquisition, nous jouons désormais dans la Ligue des champions au niveau européen », a déclaré avec fierté Marc Coucke, l’un des principaux dirigeants de l’entreprise. Mais le véritable travail n’a pas encore eu lieu. Coucke a retiré son entreprise de la bourse et l’a engraissée pour réaliser son dernier coup : la vente d’Omega Pharma au groupe américain Perrigo pour la somme de 3,6 milliards d’euros. Un coup de maître pour le pharmacien industriel.
Plus tard, Coucke subit un nouveau coup dur dans l’histoire d’Omega Pharma. L’acheteur américain Perrigo accuse Coucke d’avoir vendu son entreprise sur la base de chiffres falsifiés. Les ventes auraient été artificiellement gonflées. Dans le cadre d’une procédure d’arbitrage, les Américains réclament le remboursement de la quasi-totalité de la plus-value réalisée par Coucke lors de la vente. Mais entre-temps, l’investisseur Coucke a réinvesti des sommes importantes en prenant des participations dans diverses entreprises et projets. Il s’agit notamment de ses investissements dans le village ardennais de Durbuy, qu’il est pratiquement en train de reprendre. En 2018, Coucke a également acheté l’équipe de football de haut niveau Anderlecht. Il ne s’agit pas de son meilleur investissement. Coucke ne parvient pas à maîtriser la situation du club bruxellois. Pendant un certain temps, il semble que l’équipe pourrait être détenue par l’ancien joueur de haut niveau Vincent Kompany, mais ce n’est pas non plus le cas. Anderlecht se heurte à un gouffre de 50 millions d’euros dans les actifs de Coucke.
Rien de tout cela ne freine la volonté d’investissement de Coucke. Au cours du premier semestre 2021, il a investi 116 millions d’euros dans des entreprises belges et étrangères. 26 millions d’euros représentent 10 % du constructeur italien de yachts de luxe Sea Group. Il guide l’entreprise de traitement des eaux Ekopak vers la bourse de Bruxelles. Entre-temps, il achète post corona 2 % du groupe français Compagnie des Alpes, propriétaire des parcs d’attractions Walibi et Bellewaerde et plus grand exploitant de domaines skiables au monde. Il crée également une nouvelle société, Padelworld. Avec elle, il prévoit la construction de 100 à 200 terrains de padel dans notre pays. Au cours de la même période, il a vendu des participations pour un montant de 104 millions d’euros, notamment dans le groupe pharmaceutique Mithra et dans le fournisseur de produits pharmaceutiques Fagron.