En 20 ans, le holding Sea-Invest de Philippe Van de Vyvere est devenu le plus grand manutentionnaire européen de charbon, de minerais, d’engrais et de fruits par l’intermédiaire du quai belge New Fruit Wharf. Le groupe s’est lancé dans le transbordement et le stockage de « vrac humide » (produits chimiques et pétroliers liquides, engrais, huiles et graisses animales) il y a sept ans en rachetant la petite société gantoise Locachim. Entre-temps, la société, rebaptisée Sea-Tank, a construit des terminaux à Bordeaux, Rouen et Anvers.
En 2010, Sea-Tank a franchi une nouvelle étape importante dans son internationalisation. Le groupe portuaire gantois annonce alors qu’il investira 250 millions d’euros dans la construction d’un terminal de stockage de produits pétroliers dans le port d’Anvers, en collaboration avec le groupe commercial suisse Glencore. Pour Glencore, il s’agit d’un premier investissement dans le stockage de produits pétroliers. Le nouveau réservoir sera implanté sur un terminal de 28 hectares dans le port d’Anvers, où Sea-Invest stocke actuellement du minerai de zinc et du plomb pour Nyrstar. Il aura une capacité de stockage de 900 000 m³ et devrait être prêt en 2013.
Le trafic de Nyrstar est transféré vers le Leopolddok d’Anvers, où Sea-Invest investit 40 millions dans un « terminal écologique » entièrement nouveau. Sea-Invest traite 120 millions de tonnes de marchandises par an et enregistre un chiffre d’affaires annuel d’un peu plus d’un milliard d’euros. La société Belgian Eco Energy (BEE) investit également dans la nouvelle centrale électrique à biomasse du port de Gand. La centrale produirait de l’énergie verte pour 450 000 familles à partir de 207 et créerait 120 nouveaux emplois permanents.
Le très médiatique Philippe Van de Vyvere est ainsi devenu l’un des principaux patrons de port en Belgique. En 2011, le holding clé du groupe luxembourgeois a enregistré un bénéfice remarquable de pas moins de 383 millions d’euros. Mais cela n’a pas été communiqué. En 2015, le groupe a subi les conséquences de la chute des prix du pétrole. Il a enregistré près de 40 millions d’euros de pertes sur sa flotte de pétroliers. En 2018, Van de Vyvere a ensuite augmenté à nouveau le capital de son groupe Sea-Invest de 239 millions pour le porter à 269 millions d’euros. Sur cette somme, 225 millions d’euros sont des dettes converties en capital. L’opération passe par le holding Belfima. En fin de compte, le contrôle du groupe est assuré par le holding luxembourgeois Sea-Invest Corporation.
