Familles Van Belle et Demanet [35]

François Van Belle en Pierre Demanet

Fortune € 1 273 488 000
Connu de Puratos
Activité Production d'ingrédients de boulangerie
Résidence Grand-Bigardes
Position 35


L’entreprise Puratos, dont le siège se trouve à Grand-Bigardes, dans le Brabant, est devenue au fil des ans une véritable multinationale. Puratos a été fondée en 1919 à Bruxelles en tant que fournisseur d’un confiseur. En 1923, Puratos a lancé le pain Pura Malte, le premier pain de marque à utiliser des grains de blé grillés. Les machines utilisées pour fabriquer le pain ont été mises au point par le professeur Picard, connu pour ses constructions de montgolfières.

Après la guerre, François Van Belle et Pierre Demanet deviennent directeurs de Puratos. Sous leur règne, la base industrielle de Puratos est posée : en 1953, ils lancent le premier améliorant de panification, le T500, un mélange de graisses, de sucres, d’enzymes et de vitamines. Van Belle était libraire, Demanet chimiste. En 1975, Van Belle et Demanet achètent 60 % de l’entreprise dans le cadre d’un rachat. Depuis, ce contrôle est passé à 75 %.

Une étape importante a été l’alliance avec T500 Iberica, le groupe espagnol qui vendait l’améliorant de panification de Puratos depuis 1962 et qui a fusionné avec Puratos en 1997. Grâce à eux, Puratos a conquis le marché latino-américain. Lors de la fusion, les familles catalanes ont acquis 20 % des actions, contre un bloc belge de 80 %. Ce bloc a été divisé à parts égales entre la famille Van Belle et Demanet. Eddy Van Belle et sa sœur Rita se partagent le paquet Van Belle.

Actuellement, l’entreprise est dirigée par la deuxième génération, François Van Belle étant le « pater familias ». Coprem, le géant méconnu » a titré Trends en 2012. Avec plus de 1,6 milliard d’euros, la Coprem est la deuxième entreprise de la province du Brabant flamand en termes de chiffre d’affaires, après Colruyt. Coprem est présent dans 100 pays. Il possède 59 usines dans 44 pays. La liste de ses clients est tout aussi impressionnante : Burger King, McDonald’s, Starbucks, Walmart… La Belgique ne représente que 5 % de son chiffre d’affaires consolidé, mais l’entreprise emploie 1 000 de ses 7 600 collaborateurs dans notre pays. À Groot-Bijgaarden, le groupe a construit un nouveau centre mondial de recherche et de développement. Outre le siège social, un nouveau centre de recherche a été construit en 2013. Les nouveaux produits y sont testés en permanence. Il existe par exemple un laboratoire d’analyse gustative, où des sujets peuvent évaluer les nouveaux produits.

Bien que la famille Van Belle soit néerlandophone à l’origine, la langue officielle au sein du conseil d’administration est le français. Le français était également la langue de communication à la maison. M. Van Belle vit à Wemmel et est un vrai Belge, selon ses partisans. On dit aussi qu’il est vieux jeu. Sa secrétaire imprime ses courriels pour lui », explique un initié.

Le conseil d’administration comprend également l’ancien directeur de Delhaize, Michel Eeckhout, un francophone originaire d’Anvers. Et Moorkens, qui assiste le conseil de famille, a déjà une étiquette bien belge. Van Belle est décrit comme un homme simple « avec une grande passion pour la collection ». En témoigne la liste des musées qu’il est en train de construire : une chaîne de musées Choco-Story sur le chocolat belge, à côté du musée Chips à Bruges. Mais Lumina Domestica, un musée consacré à l’éclairage intérieur à Bruges, montre une autre facette de Van Belle, qui remonte à son enfance. Tout petit déjà, il accompagnait son père François dans les marchés d’antiquités et les brocantes. C’est là qu’il acquiert une fascination pour les lampes. Il achète sa première lampe à l’âge de 12 ans sur la place du Jeu de Balle à Bruxelles. À partir de ce moment-là, je n’ai plus acheté que des lampes », dira-t-il plus tard. C’est devenu une obsession. Van Belle dit qu’il écumait les marchés pour rester équilibré. Lorsque je jouais au football, au tennis ou que je pêchais, je pensais toujours à mon entreprise. Ce n’est que lorsque je cherchais des lampes dans un marché aux puces ou chez un antiquaire que j’arrivais à me changer les idées. C’est devenu une maladie, une drogue. Je devais acheter quelque chose chaque semaine. J’en avais besoin. Je travaillais de 70 à 90 heures par semaine », explique M. Van Belle. Van Belle a commencé à acheter des collections parce qu’elles contenaient des lampes qui lui plaisaient. Il a également acheté des lampes de vélo, de moto, de voiture, d’église, de mine – toutes sortes de lampes. Il les a ensuite vendues pour se tourner vers l’éclairage d’intérieur. Avec 6 500 lampes, il possède probablement la plus grande collection au monde. Il les a conservées dans un musée afin qu’elles ne soient pas perdues pour les générations futures. Lorsqu’il a déménagé en 2007, plus de 1 100 boîtes à bananes contenant des lampes ont été transportées vers leur nouvelle destination.