Concernant la famille Van Hool, le holding Immoroc et la coquille boursière PEK Kitobola

(Photo: Belga Images)

C’est l’histoire d’une mort annoncée, celle du constructeur d’autobus Van Hool de Koningshooik près de Lier détenu par une partie de la famille du même nom. Lundi, le gestionnaire de crise Marc Zwaaneveld, dont on se souvient de la restructuration du groupe maraîcher Greenyard de Hein Deprez, annoncera peut-être que la construction des autobus urbains à Lier sera progressivement abandonnée et éventuellement transférée dans le nord de la Macédoine, où Van Hool possède déjà sa propre usine. Un millier d’emplois sont ainsi menacés. La famille a eu besoin d’un manager externe pour faire passer cette décision. Cette délocalisation est évoquée depuis des années, mais la famille, en proie à des querelles, n’a pas réussi à faire passer cette décision. La famille Van Hool contrôle l’entreprise par l’intermédiaire du holding Immoroc. Celle-ci est détenue par 15 petits-enfants du fondateur Bernard Van Hool. Chacun d’entre eux contrôle 6,6 % d’Immoroc. En outre, ils contrôlent tous une partie des biens immobiliers, indépendamment de l’usine d’autobus. L’actionnaire le plus remarquable est peut-être Frank Van Hool, qui s’est constitué à lui seul une fortune de 60 millions d’euros en exploitant des compagnies d’autobus. À une époque, Immoroc était codétenue par l’ancienne entreprise coloniale cotée en bourse Pek Kitobola. En 1990, la famille Van Hool a manqué l’occasion de résoudre ses problèmes par une introduction en bourse.

Le fondateur Bernard Van Hool, décédé en 1974, 27 ans après la création de son entreprise, avait 10 enfants, huit fils et deux filles. Il a exclu ces dernières de la gestion de l’usine d’autobus et immédiatement des actions. C’est ainsi qu’à ce jour, les deux branches féminines de Van Hool ont intenté des actions en justice pour réclamer une part égale du patrimoine familial, ce qui leur a toujours été refusé. Sur les huit fils, trois ont été rachetés par l’entreprise familiale. Les cinq actionnaires restants, de la deuxième génération, ont 15 enfants qui, en tant que troisième génération, contrôlent aujourd’hui l’entreprise par l’intermédiaire de la société holding Immoroc.



Le fils Denis Van Hool a transmis son patrimoine à ses trois enfants, Cathérine, Filip et Nathalie. Filip est et a longtemps été le CEO de la société de bus. Avec ses sœurs, il contrôle les sociétés Caluberno Holding et Jeannie, qui représentent ensemble environ 20 millions d’euros d’actifs et près de 20 % des actions de la société. Ben et Jessica, enfants d’Herman Van Hool, contrôlent 10 millions d’euros et 13% de la société Hecri-Immo. Bernard et Valérie Van Hool, enfants de Leopold, contrôlent également 10 millions avec Syntem Beheer. Les quatre enfants de Marcel Van Hool contrôlent, entre autres, la société de gestion Bukbosschen et représentent ensemble un quart de l’entreprise. Les histoires de désaccords entre les actionnaires familiaux de l’entreprise sont légion.

Le constructeur d’autobus Van Hool comprend quatre activités : la construction d’autobus urbains, la construction d’autobus de luxe, un centre de développement et la construction de remorques pour camions. Seule l’activité de construction d’autobus urbains sera progressivement abandonnée en Belgique. Il s’agit d’emblée de la partie la plus importante de l’entreprise. La question est de savoir quel sera l’impact sur le holding Immoroc et sur la valeur de ses actionnaires. Immoroc contrôle toujours l’usine en Macédoine, les activités de vente aux États-Unis et d’autres marchés d’exportation. (Plus d’informations ci-dessous)

Le magasin de PEK à Leopoldville.

Frank Van Hool est peut-être le moins préoccupé par ce qui se passe dans l’entreprise. Il a créé son propre groupe en exploitant des bus touristiques. Vous pouvez lire son histoire ici (cliquez). Herman Van Hool, un oncle de Frank, a longtemps dirigé le holding coté PEK Kitobola. Ce holding contrôlait une partie des actions d’Immoroc. PEK Kitobola était une ancienne société coloniale qui avait été établie au Congo à l’initiative du roi Léopold II. Au départ, PEK était un centre agricole à Kitobola qui étudiait, entre autres, la possibilité de cultiver du riz au Congo. Plus tard, l’entreprise s’est transformée en l’un des grands magasins belges les plus chers de la capitale coloniale. Entre-temps, elle est cotée à la Bourse de Bruxelles.

À la fin des années 1980, il est apparu que la PEK en sommeil était détenue majoritairement par la famille Van Hool. Herman Van Hool était autorisé à y faire de la politique. PEK contrôlait une grande partie des actions d’Immoroc. C’était à l’époque où les « coquilles boursières » étaient encore la proie des spéculateurs boursiers. Avec PEK, c’était évident : la famille Van Hool pouvait introduire son entreprise de bus à la bourse de Bruxelles par le biais d’une fusion avec la petite PEK. Cela aurait immédiatement rendu les actions liquides et librement négociables. Les tensions familiales auraient ainsi pu être résolues plus rapidement dans le cadre des transactions sur les actions. Mais même à ce moment-là, Herman Van Hool n’a pas réussi à mettre ses frères d’accord. PEK a tout de même changé de nom, passant de Kitobola à Beheersmaatschappij, mais en 1998, l’entreprise a été liquidée discrètement, sans grand bruit.