
DRB Foodie Nadine visite le restaurant ‘Lou Pignatoun’ à Grasse, France. Elle partage son expérience avec vous. Excentrique à sa manière, sans contrainte, libre et décontractée. Mais toujours dans le respect de l’ambition et de l’audace de l’entrepreneur de restauration. Et elle sait de quoi elle parle. Son esprit d’entreprise dans le secteur du tourisme l’a incitée à suivre une formation approfondie dans le domaine de l’hôtellerie.
Un rendez-vous d’affaires nous conduit à Cannes, sur la Côte d’Azur. Une ville balnéaire connue pour son festival du film sur le front de mer de La Croisette. Nous réservons au restaurant La Mome, nommé d’après Édith Piaf, un lieu typiquement français, mais pas un lieu de détente à la St Germain. De la bonne nourriture, du bon vin, des gens propres et une facture au sens figuré du terme. Un jour, nous nous rendons à Grasse, connue pour ses parfumeurs classiques Fragonard et Galimard. Nous cherchons un endroit pour manger et nous finissons dans un minuscule restaurant local, Lou Pignatoun, où l’on nous présente la spécialité locale, le « fassum ». Plus typiquement français que La Mome, simple mais étonnamment délicieux. Hautement recommandé pour ceux qui passent par Grasse.
Mais revenons un instant à Cannes. Le spacieux restaurant de La Mome est agréablement décoré et dégage une atmosphère urbaine française, joliment éclairée. Le personnel de salle se précipite, tout est prêt à temps pour un service double. Agréable mais cher. Un repas composé d’un carpaccio de thon, de canneloni de homard et d’un bar de 1,2 kilo pour deux personnes y coûte 490 euros, bouteille de Pouilly Fuissé 2023 incluse, coût de cette dernière : 110 euros. Excusez-moi, mais oui, ce n’était pas le plus cher.
Grasse, une petite ville connue comme le berceau français des parfums. Après une visite chez le parfumeur classique Fragonard (à faire absolument, ça vaut le détour), nous partons à la recherche d’un restaurant dans le petit centre historique, large de quelques rues à peine. Nous entrons dans « Lou Pignatoun », un petit restaurant d’une douzaine de tables, décoré de manière bon marché avec beaucoup de bois de placage. La robuste patronne nous conduit à une petite table. Dehors, des ouvriers semblent rénover la façade d’une maison adjacente, ce qui provoque un bruit gênant et persistant. La patronne sort un instant, puis revient, suivie d’un silence. Je viens d’appeler le maire ». Elle fait un clin d’œil.
Ma compagne opte pour le « fassum », une spécialité provençale locale, qui figure sur le menu limité. J’opte pour un morceau d’épaule de veau confite. Nous demandons s’il y a une carte des vins. L’hôtesse revient un peu plus tard avec quatre bouteilles de vin rouge parmi lesquelles nous pouvons choisir. Ce sera un Haut Médoc. Le « fassum » s’avère être un farci de chou de Milan, entouré d’une « sauce ». Lorsque nous parlons de cette « sauce » à l’hôtesse, elle nous répond : « Ce n’est pas une sauce, c’est un jus de viande ». Super, étonnamment délicieux et jamais mangé auparavant. La garniture comprend un peu de riz, pas trop, de la viande hachée, du chou, un peu de fromage, des légumes verts et des petits pois. Un plat réussi qui semble provenir du restaurant « Lou Fassum » tenu par le chef Emmanuel Ruz, aujourd’hui à la retraite, qui semble également avoir façonné cette création. Il a obtenu une étoile pour ce plat. Savoureux, plus typiquement français que le chic La Mome, pas de la « fine cuisine » et encore. Nous terminons notre repas par une ile flottante, délicieuse et pas trop sucrée, et un café, le tout pour 97 euros. De retour à la maison, je recherche ce plat. A ne pas faire, il me semble. Nous reviendrons à Grasse.
