Dreambaby et le retour de la famille Vanhalst

Le distributeur Colruyt Group, détenu par la famille du même nom, a conclu un accord avec la direction de Supra Bazar pour la vente de 100 % des actions de Dreambaby. Supra Bazar est détenu par Geert Vanhalst et sa famille et est devenu l’un des plus grands acteurs de la vente au détail en Flandre occidentale dans le segment non alimentaire, avec cinq magasins Supra Bazar. Vanhalst a également repris récemment les magasins conceptuels Kabine, avec deux succursales et un bar à café sur la côte. À présent, 27 magasins Dreambaby viendront s’y ajouter. Pour la famille Vanhalst, l’opération actuelle marque un retour au premier plan de l’économie. En 2021, le monde de l’entreprise a été surpris par la nouvelle que le parquet de Flandre occidentale avait lancé une enquête à grande échelle sur une éventuelle fraude à l’héritage et un blanchiment d’argent impliquant Geert Vanhalst et sa sœur Nadine. Après ces informations, l’affaire est restée calme et n’a plus fait parler d’elle. Son issue n’est donc pas claire.



En tant que leader du marché belge, Dreambaby veut devenir le magasin spécialisé dans les produits pour bébés en Belgique, en prenant la décision consciente d’exceller dans ce marché de niche, selon un communiqué de presse de Colruyt. L’accent est mis sur la vie des femmes enceintes et des familles avec des bébés jusqu’à l’âge de deux ans. Dreambaby a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 60 millions d’euros au cours de l’exercice 2022/23 et comptait 32 magasins à l’époque. Entre-temps, le groupe a été réduit à 27 magasins et 256 employés. Colruyt estime que le résultat de Dreambaby pour l’exercice 2023/24 s’élèvera à une perte de maximum 20 millions d’euros, composée de la perte d’exploitation et d’un certain nombre d’effets non récurrents tels que des réductions de valeur.

Pour la famille Vanhalst, cette affaire est un retour à l’actualité. En 2021, le journal De Standaard a consacré trois pages à une enquête judiciaire sur une éventuelle fraude de la famille de Flandre occidentale, connue pour ses cinq succursales Supra Bazar. La famille est soupçonnée de blanchiment d’argent, de fraude fiscale, de fraude à la TVA et de fraude aux droits de succession. Des conseillers ont fait transiter les avoirs de la famille Vanhalst par le Luxembourg vers des destinations exotiques telles que Malte et l’île Maurice. Le frère et la sœur Geert et Nadine Vanhalst sont au cœur de l’enquête. Ils investissaient dans l’immobilier depuis des années. Selon le journal, le patrimoine de la famille Vanhalst s’élèverait à 250 millions d’euros. L’ensemble de cette fortune serait aujourd’hui dans le collimateur de la justice et du fisc belges. Supra Bazar, fondé en 1964 par Marcel Vanhalst, ancien cultivateur de lin, est une chaîne qui compte cinq mégastores où tout est en vente. Le père, Marcel Vanhalst, est décédé en 2013, laissant les biens familiaux entre les mains de son frère et de sa sœur, Geert et Nadine Vanhalst. Ceux-ci ont établi que le père n’avait jamais vraiment payé d’impôts et qu’il avait canalisé son argent noir vers le Luxembourg. Plutôt que de régulariser, ils ont poussé l’accélérateur fiscal encore plus loin sur les conseils de leur expert fiscal. Ils ont ensuite investi dans des structures offshore avec des ramifications à Malte et à l’île Maurice. La famille est peut-être parvenue à un accord à l’amiable avec le procureur et les autorités fiscales. Le frère et la sœur Vanhalst ont depuis séparé leurs intérêts. Bavo Vanhalst, fils de Geert, a rejoint la direction de l’entreprise. Le patrimoine de Geert et Nadine Vanhalst s’élève respectivement à 30 millions d’euros, soit 60 millions pour les deux ensemble.