La famille Colruyt entre au capital du spécialiste de la médecine nucléaire PanTera

La société PanTera augmente son capital de 25 millions d’euros. PanTera a été fondée par le centre de recherche nucléaire SCK CEN, basé à Mol, et le spécialiste wallon de la technologie des accélérateurs de particules IBA. Au début du mois, la coentreprise a annoncé qu’elle levait 93 millions d’euros dans le cadre d’un tour de table mené par EQT Life Sciences, l’un des principaux financiers du secteur des soins de santé. La société d’investissement Korys de la famille Colruyt, la société d’investissement flamande PMV et le fonds français Kurma Partners, entre autres, ont également participé à cette levée de fonds. Ce dernier aura un administrateur chez PanTera, tout comme EQT. PanTera investira les nouveaux fonds dans la production d’actinium-225, une substance radioactive que les grandes sociétés pharmaceutiques testent comme bombardement de précision contre le cancer.
Sur les 25 millions d’euros actuels, 12 millions ont été versés en espèces et 13 millions par la conversion de créances. Lors de la constitution de la société, SCK et IBA contrôlaient chacun 50% de la société. Avec la nouvelle injection de capital, la participation d’IBA dans Pantera tombe à 31,3 %.

L’actinium-225 est actuellement testé pour divers types de cancer. L’actinium-225, en tant que radio-isotope médical, émet des radiations lors de sa désintégration qui peuvent localiser et détruire avec précision les cellules cancéreuses. Il se limite aux cellules cancéreuses et épargne les tissus sains environnants. L’isotope est très puissant et permet de localiser et de détruire les cellules cancéreuses. Il peut s’agir de deux ou trois cellules ciblées. La production contrôlée d’actinium-225 nécessite une infrastructure nucléaire importante. Au niveau mondial, la demande dépasse l’offre. L’actinium-225 a donc été qualifié de médicament le plus rare au monde. La Belgique jouit depuis longtemps d’une réputation d’acteur mondial dans la production et l’exportation de radio-isotopes médicaux. Notre pays compte plusieurs acteurs spécialisés en médecine nucléaire. Par exemple, la société IBA est un leader mondial de la protonthérapie, qui permet d’irradier les tumeurs cancéreuses de manière plus ciblée, avec moins d’effets secondaires qu’avec la radiothérapie traditionnelle. Le SCK CEN à Mol et l’Institut national des radioéléments IRE à Fleurus produisent quant à eux des radio-isotopes. Selon PanTera, les premiers traitements anticancéreux approuvés à base d’actinium-225 devraient être mis sur le marché entre 2028 et 2029. À partir de 2029, la quantité produite par Pantera devrait être suffisante pour traiter plus de 100 000 patients par an.