Le holding d’investissement Verlinvest va devenir un actionnaire minoritaire du groupe K1 Speed, dont le siège se trouve en Californie (États-Unis). K1 Speed exploite un réseau de pistes couvertes pour karts électriques comptant 86 sites aux États-Unis, au Canada, en Chine, en Corée du Sud, au Mexique et en France. Chaque année, ces pistes accueillent environ 50 000 visiteurs. Verlinvest est le holding d’investissement par lequel la famille de Spoelberch réinvestit une partie des dividendes qu’elle reçoit de sa participation dans le géant de la bière AB Inbev. Avec Alexandre Vandamme, la famille de Spoelberch est l’un des principaux actionnaires d’AB Inbev, le groupe brassicole actif dans le monde entier et dont le siège se trouve à Louvain. Avec les fonds levés par Verlinvest, K1 Speed prévoit d’ouvrir 14 nouvelles agences. L’objectif est d’atteindre plus de 100 sites d’ici la fin de l’année. Ces dernières semaines, Verlinvest a fait parler d’elle à plusieurs reprises, et pas toujours de manière positive.
Son entrée dans K1 Speed a été remarquée par le Time. Le site web de K1 Speed cite la France et l’Italie comme zones d’expansion prioritaires, avec de nouvelles succursales franchisées prévues au Mans et à Paris, entre autres. Jusqu’à présent, K1 n’est présent en Europe qu’à Lyon et à Caen.
Verlinvest affiche un bilan total de 1,2 milliard d’euros et gère plus de 20 participations. Ces dernières semaines, les nouvelles négatives ont été nombreuses. Par exemple, la plateforme italienne d’épicerie en ligne Everli a été vendue pour 1 euro symbolique. L’entreprise a 10 ans et livre des produits alimentaires à domicile. Avec Corona, la vente à domicile a donné un coup de fouet à l’entreprise, mais cette époque est révolue. Everli n’a pas réussi à trouver de l’argent frais. Les actionnaires ont donc décidé de vendre l’entreprise, autrefois évaluée à plus de 450 millions d’euros, à un inconnu pour 1 euro symbolique. Les prêteurs d’Everli, dont fait partie Verlinvest, doivent amortir la totalité de leur investissement.
Chez Byju’s, spécialiste indien des technologies de l’éducation, les investisseurs mécontents et le fondateur Byju Raveendran sont diamétralement opposés. Les actionnaires, dont Verlinvest, tentent d’évincer Byju Raveendran, qui se défend devant les tribunaux. La société belge Sofina, propriété de la famille Boël, détient 5,14 % du capital de Byju, l’une des entreprises les plus prometteuses de l’Inde, qui est en concurrence avec la classe moyenne en plein essor du pays. Le montant de la participation de Verlinvest dans Byju n’est pas connu, mais il devrait être inférieur à celui de Sofina.
Le producteur néerlandais de barres chocolatées Tony’s Chocolonely est détenu à 55 % par Verlinvest. L’entreprise a réussi à augmenter son chiffre d’affaires à plus de 150 millions d’euros l’année dernière, mais elle a subi une perte de 2,7 millions d’euros. L’entreprise est décrite comme le fabricant de chocolat à la croissance la plus rapide au monde. Les produits Tony’s Chocolonely sont vendus dans plus de 60 pays, jusqu’en Australie et en Nouvelle-Zélande. Mais ils sont particulièrement populaires au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cependant, des investissements importants et des coûts plus élevés se traduisent par une perte nette.
Verlinvest a manifestement besoin d’investir dans des rendements à long terme qui lui permettent de définir clairement ses objectifs. Par exemple, le groupe a récemment pris une participation minoritaire dans la marque française de soins de luxe Cible Skin. Verlinvest renforce ainsi sa présence sur le marché de la beauté. Il a déjà investi dans la plateforme indienne de cosmétiques Purplle et dans la marque de produits de beauté Juicy Chemistry. À la fin de l’année dernière, il a acquis la clinique néerlandaise Faceland, spécialisée dans le botox et la chirurgie plastique. Cible Skin, fondée en 2015 par le pharmacien Raphaël Aknin et l’avocat Jean Ginefri, fabrique divers produits de soins de la peau, notamment des sérums, des crèmes hydratantes et des nettoyants, sur la base d’une méthodologie scientifique, pour aider à réparer et à rajeunir la peau. Elle dispose également d’une boutique phare à Paris et de plusieurs centres de beauté. Plus précisément, la marque de produits de beauté espère réaliser un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en Europe, en Chine et aux États-Unis d’ici cinq ans environ.
Par ailleurs, la participation que la famille de Spoelberch détenait avec Verlinvest dans le domaine viticole indien Sula Vineyards a été entièrement vendue. Sula est l’une des plus anciennes participations du portefeuille de Verlinvest. La famille belge de la bière a investi dans l’entreprise du fondateur Rajeev Samant en 2010. Ils l’ont introduite en bourse ensemble à la fin de l’année 2022. Samant est resté le principal actionnaire. Verlinvest a vendu une partie de sa participation après l’introduction en bourse. La dernière participation de 8 % a été vendue à la fin de l’année dernière.
