Les élections et ‘Les Grandes Fortunes’: gagnants et perdants

Yvan Verougstraete

Entrepreneurs et politique, c’est rarement une combinaison heureuse. Le modèle de compromis politique lent de la Belgique n’est pas très compatible avec la rapidité de prise de décision de l’entrepreneur. Pourtant, certains entrepreneurs aiment s’aventurer en politique, avec plus ou moins de succès. En Wallonie, pour Yvan Verougstraete, fondateur de la chaîne Medi-Market, cette élection a été un succès absolu. Avec plus de 63 000 voix préférentielles, il devient un nouveau député européen en tant que tête de liste des Engagés. En Flandre, les cartes sont différentes.L’entrepreneur anversois Christian Leysen s’est retiré après une période peu glorieuse en tant que député de l’Open VLD et ne s’est pas représenté. L’entrepreneur de Courtrai Ivan Sabbe a ensuite fait un pas remarquable en tant que député du nouveau parti « Voor U », ce qui lui a valu 296 votes préférentiels.

Yvan Verougstraete a été inspiré et motivé par Maxime Prévot, l’homme qui a transformé les démocrates-chrétiens francophones moribonds en un nouveau mouvement politique engagé.Prévot a cherché et trouvé le centre politique avec son nouveau parti « Les Engagés » et a réussi à convaincre un électeur wallon sur cinq de sa vision centralisatrice et non extrémiste.Yvan Verougstraete a mené une campagne approfondie pendant deux ans, avec une forte présence vidéo sur les médias numériques. Ivan Sabbe s’est apparemment inspiré de la politicienne casse-cou Els Ampe, qui a tourné le dos à l’Open VLD et a fondé « à partir de rien » son propre parti, Voor U. Elle visait 7 % des suffrages exprimés en Wallonie.Elle visait 7 % des voix, mais son amalgame d’individus hétéroclites n’a pratiquement rien obtenu.Ivan Sabbe a notamment acquis de l’expérience en tant que député flamand sur la liste de Jean-Marie Dedecker et s’est lancé dans une nouvelle aventure. Mais il s’agit en fait d’un saut dans le noir, sans parachute. Christian Leysen a ensuite reçu de mauvais échos dans la presse au sujet de son mandat de député. Se qualifiant de manière plutôt flatteuse de « Tintin au Parlement », il s’est montré particulièrement laid à plusieurs reprises. En tant que président, M. Leysen a laissé à plusieurs reprises la commission de l’énergie de la Chambre des représentants se déchaîner, mettant parfois fin à la réunion dans le chaos. À plusieurs reprises, il s’est même littéralement enfui de l’hémicycle lorsque les choses devenaient trop chaudes sous ses pieds. Il a menacé à plusieurs reprises de se rallier à l’opposition sur le dossier de la sortie du nucléaire, mais a finalement fait volte-face à chaque fois. Cette volte-face a été maladroite et a également miné sa crédibilité. Il a écrit un livre sur le fonctionnement des coulisses du Parlement, mais n’a pas fait beaucoup d’efforts pour en améliorer le fonctionnement ». écrit Het Laatste Nieuws.



En ne se levant pas pour passer le flambeau libéral anversois à Paul Van Tigchelt, M. Leysen a évité de sombrer avec son parti. Les entrepreneurs flamands ont depuis longtemps troqué l’Open VLD contre la N-VA en tant que piliers de l’économie. Lorsqu’une coalition fédérale avec la N-VA et le MR émerge, la carte irréalisable de l’impôt sur la fortune est immédiatement retirée de la table. Pour cinq ans en tout cas.