
Il y a trente ans, en 1995, les frères Alain et Marc Wahba décident de se lancer dans le monde ouvert de l’information. Ils décident de numériser les annuaires téléphoniques et de les distribuer sur des CD-ROM consultables. D’abord en collaboration avec Belgacom, aujourd’hui Proximus, puis de manière indépendante. Leur parcours n’a pas été exempt d’essais et d’erreurs, notamment en ce qui concerne l’adaptation constante aux nouvelles informations supplémentaires concernant les adresses et les numéros de téléphone. Plus tard, ils ont élargi leur offre à l’échelle internationale en y incluant la distribution via l’internet. Aujourd’hui, deux nouveaux entrepreneurs cherchent à transformer cette masse d’informations en format IA. Les frères Wahba ont chacun constitué un capital d’environ 10 millions d’euros avec Infobel. Le prix de vente vient maintenant s’ajouter à cette somme.
Pour 2023, Infobel affiche un bénéfice net de 2,7 millions d’euros, contre 1,4 million l’année précédente. Selon certaines informations, de grandes entreprises technologiques telles que Google, Yahoo ! et TomTom ont été ou sont toujours clientes de l’entreprise bruxelloise à un moment ou à un autre. Marc Wahba contrôle 50 % d’Infobel par l’intermédiaire de la société holding Structural Data & Management Capital, son frère Alain contrôlant les 50 % restants par l’intermédiaire d’Oakland Invest. Ce dernier a accumulé des actifs de 11 millions d’euros, le premier de 9,8 millions d’euros d’ici la fin de 2023. Le prix de vente n’est pas encore connu mais pourrait atteindre 10 à 15 fois le bénéfice net moyen de ces dernières années.
Les frères Wahba vendent leur entreprise à Datasharp, un holding nouvellement créé par les entrepreneurs Antoine Bruyns et Didier Baclin. Le premier deviendra CEO, le second CTO d’Infobel. Ils sont soutenus dans cette opération par Strada Partners, la branche de capital-risque des investisseurs Matthias Vandepitte (ex-Fortino) et Bart Wouters (ex-Bain). Antoine Bruyns était banquier d’affaires spécialisé dans la technologie chez JPMorgan à Londres, tandis que Baclin a travaillé pour la banque numérique britannique Zopa. Tous deux souhaitent désormais utiliser les données d’Infobel comme base initiale pour créer une nouvelle « intelligence de localisation », une entreprise qui gère et distribue des adresses dans le monde entier à l’aide d’applications d’intelligence artificielle.
La gestion de données massives n’est pas une tâche facile. Infobel a déjà pu en faire l’expérience. « Sur la version belge et internationale de Trustpilot, il y a beaucoup de plaintes de personnes qui, ces dernières années, se sont plaintes que leur numéro de téléphone avait été associé à tort à des entreprises ou que des données erronées avaient été utilisées pour leur entreprise. Ce faisant, certains se plaignent également d’être souvent contactés à tort et d’avoir du mal à joindre Infobel elle-même ». écrit le spécialiste Data News.