
Ce qui se profilait depuis longtemps est désormais une réalité. François le Hodey s’incline devant la supériorité de son concurrent Bernard Marchant et intègre ses journaux et magazines au groupe Rossel de Marchant. Les fleurons des deux groupes sont les journaux La DH (La Dernière Heure) d’IPM, la société de le Hodey, et Le Soir de Rossel, détenu par la famille Hurbain-Marchant. Cette dernière obtient ainsi le contrôle total du marché wallon de la presse écrite. Mais ce marché est en déclin et la fusion n’y changera rien. En revanche, l’opération actuelle a peu d’impact sur les médias audiovisuels et numériques en pleine croissance dans le sud du pays. Au sein du groupe fusionné, la famille Le Hodey contrôlera 10 % des parts, contre 90 % pour la famille Hurbain.
La fusion concerne les journaux IPM La Libre, La DH (sport) et L’Avenir (régional), ainsi que les magazines Moustique et Paris Match Belgique. Rossel reprend donc ces produits. Le groupe détient également 50 % de Mediafin, l’éditeur de De Tijd et L’Echo, dont les 50 % restants sont détenus par le groupe Roularta de la famille De Nolf, ainsi que 50 % du groupe de télévision RTL Belgium, dont les 50 % restants sont détenus par le groupe DPG de Christian Van Thillo. François Le Hodey, homme fort d’IPM, deviendra administrateur chez Rossel. La famille Le Hodey conservera toutefois le contrôle total de la chaîne d’information LN24, de LN Radio et de Fun Radio, mais aussi du voyagiste Continents Insolites, de l’assureur en ligne Yago et du comparateur d’énergie Mr Energie. Bernard Marchant, apparenté à la famille Hurbain, continuera à diriger le groupe.
Cette opération crée un quasi-monopole sur le marché des quotidiens francophones belges, avec une part de marché combinée de 94 %. Rossel détient 53 % et IPM 41 %. Sur le marché des magazines, la fusion ne représente que 32 % du marché. En ce qui concerne la télévision et la radio, respectivement 77 % et 72 % du marché restent en dehors de la fusion, ce qui est également le cas pour le marché numérique. Bernard Marchant rejette donc l’idée selon laquelle il détiendrait un monopole. Selon le directeur général de Rossel, l’avenir réside dans les produits numériques et l’imprimé est un produit en voie de disparition. IPM est confronté à cette réalité depuis un certain temps déjà. En 2023, l’entreprise a enregistré une perte d’exploitation de 4,8 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 164 millions. Seule la vente de la société de jeux d’argent Betfirst a permis à IPM de se maintenir à flot. De son côté, Rossel a enregistré un bénéfice de 11 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 614 millions d’euros.