NOUVEAU VENU – La famille De Bruyn et la brique de Ploegsteert

Philip De Bruyn (à droite) lors de la pose de la première pierre d’un nouveau moulin à vent à la briqueterie de Ploegsteert. (Photo : Ploegsteert)

Depuis 100 ans, la famille De Bruyn est active dans la production de briques à Ploegsteert, une petite commune située près de la frontière française et transférée en 1963 de la Flandre à la Wallonie dans le cadre de la paix communautaire et de la fixation de la frontière linguistique. Les représentants de la quatrième génération de la famille contrôlent désormais, avec la holding Debinco, entre autres, le producteur de briques Briqueteries de Ploegsteert, le dixième plus grand producteur de briques du pays, la société d’ingénierie Ceratec et le promoteur immobilier gantois Canal Properties. Il est notamment remarquable que la famille ait décidé en 1976 de gérer les bassins d’argile exploités comme une zone marécageuse. L’asbl « Réserve naturelle et ornithologique de Ploegsteert » voit le jour. Aujourd’hui, la réserve naturelle protégée s’étend sur environ 100 hectares et abrite 220 espèces d’oiseaux différentes. En 2024, Debinco a versé un dividende brut de 10 millions d’euros. La famille entre dans notre classement avec une fortune de 83 millions d’euros.

En 1922, les premières briques ont été cuites dans la commune agricole de Ploegsteert, située entre la Flandre, la Wallonie et la France. Cinq ans plus tard, en 1927, Rémi De Bruyn achète une petite ferme avec une briqueterie attenante. Il baptise sa petite entreprise rurale « Briqueteries du Progrès ». Sa production de petites briques de parement connaît une croissance telle qu’une voie ferrée est réservée à l’exportation de briques dans tout le pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la production se maintient, mais à un rythme moins soutenu. Début septembre 1943, des avions anglais larguent par erreur leurs bombes sur la gare du Touquet et le site des Briqueteries. 18 civils sont tués, dont plusieurs ouvriers de la briqueterie surpris au travail. Après l’occupation allemande, la production évolue assez rapidement de la « brique agricole ordinaire » vers la « brique à grille » plus volumineuse. Cette brique augmente le rendement du maçon et présente en outre une résistance à la pression plus élevée et de meilleures valeurs d’isolation.



Après le décès soudain de Rémi De Bruyn en 1964, son fils Joseph prend la relève. Une période d’industrialisation accrue s’ouvre avec la construction de halls d’usine plus grands et automatisés. En 1976, la famille De Bruyn décide de gérer les bassins d’argile exploités comme zone marécageuse. L’asbl « Réserve naturelle et ornithologique de Ploegsteert » voit le jour. Aujourd’hui, la réserve naturelle s’étend sur environ 100 hectares et abrite 220 espèces d’oiseaux différentes. Au début des années 80, la crise économique frappe le secteur de la construction. Deux unités de production sont fermées et la production des autres unités tourne au ralenti. La diversification est recherchée et trouvée : une partie du personnel se reconvertit en mécaniciens ou électriciens, et le service de maintenance existant s’agrandit, ce qui permet désormais de travailler pour des tiers. Philip De Bruyn, fils de Joseph, prend la tête de ce nouveau service. Sous son impulsion, le service « construction mécanique » devient indépendant en 1986 sous le nom de Ceratec.

En 2013, Ploegsteert investit dans une usine entièrement automatisée pour la construction de murs préfabriqués en briques céramiques. En 2019, l’entreprise rachète une unité de production de parois creuses en béton à Zonnebeke, près d’Ypres. En 2020, elle rachète une unité de production de dalles armées à Anzegem, qui appartenait à la famille Douterloigne. Entre-temps, la nouvelle génération prend le relais avec Louis De Bruyn et son cousin Maxime Busschaert.