L’investissement de plusieurs millions d’euros des familles Vandermarliere et Vanbiervliet à Ténérife rencontre une opposition massive

Ce devait être le premier grand projet touristique sur l’île espagnole de Ténérife après la crise de la corona : la Cuna del Alma. Les familles de Flandre occidentale Van Biervliet et Vandermarliere, qui ont bâti des fortunes respectivement dans l’immobilier et dans l’industrie du tabac, devaient investir 340 millions d’euros dans le développement de 420 unités résidentielles sur les flancs d’une colline surplombant le petit port de Puertito, près de la célèbre Adeje. Mais l’ambition immobilière des deux familles semble de plus en plus irréalisable. Le projet, baptisé Cuna del Alma, qui signifie autant que l’âme, a provoqué une levée de boucliers sans précédent de la part des habitants. Leur message est clair : trop c’est trop. Tenerife a été bétonnée, la nature est opprimée et, surtout, les habitants n’en retirent pas un euro de plus, disent-ils.



Pour les deux familles de Flandre occidentale, Tenerife n’est pas un territoire inconnu. Il y a huit ans, avec la famille Deceuninck, elles y ont construit 340 appartements de luxe, 240 dans le Corales Resort et 80 dans le Baobab Suites. Aujourd’hui, le site s’étend sur 437 000 mètres carrés. Le nouveau complexe est situé près du petit port de Puertito, à proximité de la célèbre Adeje et de la non moins lointaine Playa de Americas. Au total, 420 résidences seront construites sur les flancs de la colline qui descend vers la mer. La première phase devait être achevée en 2025 et comprend 108 résidences : 36 maisons Casita (1 à 4 chambres) de 85 à 129 m², 32 appartements de plage (1 à 3 chambres) de 80 à 163 m², 20 Villas Valley (1 à 4 chambres) de 139 à 349 m² et 18 Grand Villas (3 à 4 chambres) de 432 à 650 m². Au centre, une « ferme » ou ranch de 20 000 m². (Continuer à lire sous le video)

Mais les travaux ont déjà été interrompus à plusieurs reprises. Le soutien du public au projet semble fondre plus vite que la neige sous le soleil. Le soutien des responsables politiques locaux semble également s’effriter progressivement. Le gouvernement local tente de débloquer le dossier en repartant à zéro sur le plan administratif et en transférant toutes les responsabilités aux promoteurs flamands du projet. Plusieurs instances gouvernementales ont, quant à elles, émis des réserves quant à l’octroi antérieur des permis. Le précédent gouvernement régional avait fait arrêter les travaux plus tôt. La question centrale est la pression touristique sur les îles Canaries. Les deux millions d’habitants de ces sept îles ont reçu plus de 14 millions de touristes l’année dernière. C’est 13 % de plus que l’année précédente. Des slogans apparaissent ici et là contre le tourisme, un secteur dont dépend pourtant un tiers de la population.