L’entrepreneur wallon Viriginie Dufrasne a créé la nouvelle société Lixon Stade. Lixon est le nom de l’entreprise familiale d’entrepreneurs dont elle est l’administrateur délégué. L’ambition est d’agrandir le stade de football de Mons avec de nouvelles tribunes couvertes, soit 2.000 places supplémentaires sur un total de 10.000, 200 chambres d’étudiants, 20 appartements en attique, des bureaux pour la médecine sportive, des espaces pour la classe moyenne et une salle des fêtes pour les étudiants de l’université locale Umons. Coût : 40 millions d’euros. Mons, la capitale de la province du Hainaut, a été le bastion politique du PS socialiste avec Elio di Rupo à sa tête pendant des années. Mais aujourd’hui, le libéral Georges-Louis Bouchez ambitionne de devenir le nouveau bourgmestre lors des élections communales d’octobre. C’est pourquoi il s’oppose farouchement aux projets actuels du conseil municipal PS de s’associer à la société privée Lixon.
Le projet actuel consiste à transformer le « Stade Charles Tondreau » de Mons, ainsi nommé en l’honneur d’un brasseur local, en un nouveau site résidentiel qui devrait revitaliser l’ensemble du quartier. Le mois dernier, le conseil municipal a approuvé un premier projet d’acte de vente. Dans la foulée, l’opposition, emmenée par le président du MR, M. Bouchez, s’est fermement opposée à cette décision. « Les habitants auront l’impression de dormir directement sur le terrain de football. Je ne comprends pas comment on peut concilier un stade de football et des logements », a déclaré Georges-Louis Bouchez. Mais pour la ville de Mons, il n’est pas question de reculer. « C’est un projet dont nous sommes très contents et qui se réalise alors que personne ne pensait que nous pourrions le faire », souligne Maxime Pourtois (PS), échevin de l’urbanisme et président de la Régie Communale Autonome (RCA). « Je ne connais aucun promoteur qui risquerait sa crédibilité et son image s’il n’est pas convaincu de l’intérêt du projet. (Lire la suite sous la photo)
Il n’est pas question d’agrandir les espaces de bureaux déjà prévus. « Nous ne voulons pas vider le centre-ville, donc nous évitons les développements en périphérie », a ajouté le maire socialiste Nicolas Martin dans la presse locale. « Ce projet est une vraie réussite, qui contribuera au développement du quartier, tout en limitant l’investissement public puisqu’il sera réalisé par le secteur privé. » Les clivages politiques idéologiques entre socialistes et libéraux prennent ici des formes curieuses.
Le projet de Lixon a été choisi parmi quatre offres. Une fois le permis de construire accordé, la construction devrait durer deux ans. Lixon, propriété de la famille Dufrasne, est l’une des plus grandes entreprises de construction de Wallonie, avec un chiffre d’affaires annuel de 95 millions d’euros.