
Le groupe Katoen Natie, propriété du milliardaire portuaire Fernand Huts, a augmenté son chiffre d’affaires de 7 % en 2024, pour atteindre 3,06 milliards d’euros. Un nouveau record pour l’entreprise. Le bénéfice net du groupe a augmenté de près de 30 %, pour atteindre 244 millions d’euros. Katoen Natie fournit des services logistiques et semi-industriels à divers secteurs. En outre, le groupe est actif dans le traitement des déchets avec sa filiale Indaver. L’année dernière, le groupe comptait près de 17 500 employés dans le monde entier, avec des filiales dans 29 pays. Pourtant, Fernand Huts continue de susciter l’intérêt dans son propre pays, surtout avec des nouvelles provenant de son propre clocher, au sens presque littéral. Il s’agit en premier lieu de la bataille qu’il mène contre le promoteur immobilier anversois Eric De Vocht au sujet des plans de rénovation de la Boerentoren.
La croissance de Katoen Natie en 2024 est en partie le résultat d’acquisitions. L’année dernière, Katoen Natie a ainsi déboursé 91 millions d’euros pour racheter Mexico Natie à Anvers. Mais c’est surtout son conflit avec Eric De Vocht concernant l’avenir de la Boerentoren et du site Hilton qui fait la une des journaux. L’enjeu est la hauteur du nouvel hôtel Hilton. Cet hôtel appartient à Eric De Vocht et est adossé à la Boerentoren de Huts. De Vocht souhaite ajouter quatre étages supplémentaires à l’hôtel, avec des chambres supplémentaires et un jardin sur le toit avec piscine.
Le mois dernier, Fernand Huts s’est vivement opposé à ces projets. Il s’est appuyé pour cela sur l’avis non contraignant de l’Agence flamande du patrimoine immobilier. Cet avis stipule que De Vocht ne peut construire que deux étages supplémentaires au-dessus de l’hôtel. Dans ce cas, le site Hilton ne dépasserait pas la corniche du socle central de la Boerentoren. Fernand Huts souhaite en effet aménager un jardin de sculptures à cet étage, avec vue sur la ville.
De Vocht n’avait pas encore réagi dans les médias à cette bataille. Il le fait aujourd’hui dans De Tijd. Il affirme n’avoir rien contre Huts, mais que le patron de Katoen Natie utilise les médias pour faire avancer son dossier par toutes sortes de stratagèmes. « Nous avons discuté de notre projet pendant deux ans avec les services municipaux et l’architecte de la ville, explique De Vocht. Huts, en revanche, travaille avec l’architecte Libeskind, qui pense pouvoir privatiser la vue sur la ville. » De Vocht est contrarié d’être la tête de Turc dans la presse, contrairement à Huts. L’attitude de Huts agace De Vocht. « Huts m’a envoyé un e-mail : construisons moins d’abord, puis nous pourrons nous battre. C’est presque comme à la maternelle ! Si vous avez un problème avec votre voisin, vous allez lui parler, n’est-ce pas ? Si vous ne le faites pas, il s’agit uniquement de prétention ou de stratégie », déclare De Vocht, furieux.