
Alors que les sidérurgistes européens envisagent l’avenir avec un certain optimisme depuis que l’Union européenne impose des droits de douane sur les importations d’acier bon marché en provenance de Chine, l’avenir des aciéries russes NLMK à La Louvière et Clabecq reste incertain. NLMK La Louvière a vu son capital augmenter de 65 millions d’euros, avant d’enregistrer 65 millions d’euros de pertes. Ces pertes ont été enregistrées au cours des huit premiers mois de l’année. Depuis le début de l’année 2024, 284 millions d’euros de pertes ont ainsi été amortis par des augmentations et des réductions successives de capital. Les deux aciéries NLKM sont détenues par NLMK Belgium Holding. 49 % de cette holding est détenue respectivement par l’oligarque russe Vladimir Lisin et le gouvernement wallon. Les usines laminent de l’acier semi-fini fourni à bas prix par la Russie. Dans le cadre des sanctions contre la Russie, l’Europe a donné à l’entreprise jusqu’à septembre 2028 pour trouver un autre fournisseur pour les produits semi-finis russes.
NLMK fournit une partie de l’acier russe qu’elle transforme à la Russie. L’Ukraine accuse l’entreprise de soutenir ainsi l’industrie russe de l’armement, ce que l’entreprise nie catégoriquement. Le gouvernement wallon a déjà mis en garde contre un carnage social si le groupe cessait ses activités. En Belgique, 1 150 personnes travaillent pour le groupe. Au Parlement wallon, le ministre de l’Économie, Pierre-Yves Jeholet (MR), a déclaré plus tôt cette année que le recours à d’autres fournisseurs d’acier brut n’était pas une solution. La seule solution est la construction en Europe d’une aciérie électrique, un investissement de 500 millions d’euros. Sans la construction d’une aciérie électrique sur le territoire européen, la viabilité de l’entreprise est compromise. La guerre en Ukraine rend incertaine la participation des Russes à un tel projet. En outre, la question reste de savoir si cette usine peut être construite avec des fonds de l’Union européenne et dans quel pays elle doit être implantée.
NLMK La Louvière a pu augmenter sa production de 217 à 242 kilotonnes l’année dernière. La perte de trésorerie a ainsi été réduite de moitié, passant de 126 à 63 millions d’euros. La perte nette s’est élevée à 105 millions d’euros, contre 156 millions en 2023. La perte de NLMK Clabecq s’est élevée à 30 millions d’euros l’année dernière, contre 56 millions en 2023.