
Le groupe Vandewiele, entreprise mondiale spécialisée dans la production de machines textiles détenue par Charles Beauduin, a vu son chiffre d’affaires reculer l’année dernière, passant de 785 à 605 millions d’euros. Entre autres, le coût salarial inchangé pour 3 900 employés, s’élevant à 201 millions d’euros contre 208 millions en 2023, a entraîné une perte d’exploitation de 46 millions d’euros. À cela s’ajoute une dépréciation de 25 millions d’euros sur la participation de Beauduin dans Barco et une dépréciation de 20 millions d’euros sur la filiale italienne Savio. Tout cela a entraîné une perte nette de 47 millions d’euros, contre un bénéfice de 108 millions d’euros l’année précédente. La pression sur le chiffre d’affaires s’explique notamment par une plus grande prudence sur les marchés d’exportation suite à l’incertitude géopolitique. Le patrimoine de Beauduin passe de 1,24 à 1,18 milliard d’euros. Il reste toutefois un milliardaire qui voit son patrimoine ancré dans une entreprise industrielle.
Charles Beauduin doit, à son grand regret, comptabiliser sa participation de 25 % dans la société technologique cotée en bourse Barco au cours de bourse de fin décembre. Il ne considère pas cette moins-value comme permanente, mais elle doit être inscrite dans les comptes annuels en tant que résultat financier non récurrent. Il en va autrement de la société italienne Savio, rachetée par Beauduin en 2020, qui a immédiatement doublé le chiffre d’affaires de son groupe. Savio est un leader mondial dans la production de machines à filer. Mais le groupe devait notamment faire face à une direction obsolète. Au moment où l’entreprise devait être restructurée, Beauduin a dû se concentrer sur Barco, qui traversait également une période difficile. La direction de l’entreprise italienne a alors été reprise par Thomas Beauduin, le seul des quatre fils de la famille à être actif au sein de l’entreprise. Une partie de la production de Savio a été transférée en Chine. Savio figure désormais au bilan de Vandewiele avec un capital de 248 millions d’euros.
L’entreprise, généralement très discrète, n’a pas encore fait de commentaires pour l’année en cours. Les difficultés rencontrées l’année dernière sont en partie attribuées à la guerre en Ukraine et à Gaza. L’entreprise affirme également que les droits de douane américains compliquent considérablement le commerce avec les clients iraniens. Il faudra donc surveiller l’impact de l’incertitude géopolitique sur le chiffre d’affaires de Vandewiele cette année.